L’Italie plaide pour un plafonnement des prix du gaz naturel. Selon Manlio Di Stefano, la mise en place d’une telle mesure est urgente. Celle-ci permettrait de soutenir les consommateurs, qui souffrent de la flambée des prix de l’énergie.
L’Italie veut instaurer un plafonnement des prix du gaz
L’Italie n’est pas le seul pays en faveur d’une telle mesure. D’ailleurs, celle-ci est évoquée comme dans l’initiative REPowerEU. L’Espagne et le Portugal ont d’ores et déjà instauré un plafond sur le prix du gaz destiné à la production d’électricité.
De fait, l’Italie plaide pour sa mise en place depuis des mois. M. Di Stefano explique qu’une telle mesure n’affecterait en rien l’intégration du marché européen de l’énergie. Ainsi, il espère voir une avancée sur la question.
La possibilité d’un plafonnement des prix sera très probablement discutée lors de la réunion des ministres européens de l’énergie. Ces derniers cherchent une solution pour découpler le prix du gaz de celui de l’électricité.
M. Di Stefano déclare:
« Les inquiétudes concernant l’approvisionnement en gaz pèsent sur les marchés européens de l’énergie, car Moscou réduit arbitrairement les flux de gaz pour faire monter les prix. Les dernières coupures de gaz [russe] à travers l’Europe et la hausse des prix réitèrent le besoin urgent d’accélérer la proposition de plafonnement des prix du gaz. »
De fait, le prix du gaz continue de grimper. Platts évalue le prix du gaz TTF pour le mois à venir à un niveau record de 319,98 €/MWh. Le 2 septembre, date de sa dernière évaluation, il était à 206,90 €/MWh.
Outre le plafonnement des prix, diversifier l’approvisionnement
Outre la mise en place d’un plafonnement des prix, l’Italie entend encourager l’UE à continuer à diversifier son approvisionnement en gaz. Selon le sous-secrétaire d’État aux affaires étrangères de l’Italie, c’est la priorité.
Il commente:
« La priorité d’aujourd’hui est de se préparer à l’hiver prochain en accélérant la diversification de l’approvisionnement en gaz, couplée à des efforts visant à plafonner les prix du gaz afin d’alléger le fardeau des ménages et des industries, ainsi qu’à freiner la montée en flèche des revenus de la Russie. »
De fait, l’Italie a rapidement pris les devants pour trouver des alternatives au gaz russe. Le pays s’est rapproché de plusieurs partenaires potentiels comme l’Algérie, l’Azerbaïdjan, les États-Unis, le Qatar ou encore le Congo et le Mozambique.
Si les membres de l’UE doivent opter pour une approche qui correspond le mieux à la situation du pays, Joao Galamba, secrétaire d’État portugais à l’énergie, insiste sur le rôle clé de l’unité européenne.
Il déclare:
« Les pays ont des perspectives très différentes. La perspective du Portugal est différente de celle de l’Allemagne parce que nous avons fait des choix différents. […] Nous sommes tous dans le même bateau, donc cela a des implications pour toute l’UE. […] Pour que la sécurité énergétique soit en place en Europe, nous devons diversifier nos fournisseurs – ce que l’Espagne et le Portugal ont déjà fait – et accélérer la transition énergétique. »
Faire des économies de gaz
Pour faire face à la crise énergétique, l’UE s’engage à réduire sa consommation de gaz de 15%. Pour ce faire, J. Galamba rappelle la nécessité de déployer massivement les énergies renouvelables.
Il explique:
« Pour chaque 500 MW de solaire installé, nous économiserons 1,5 TWh de gaz. C’est de loin le moyen le plus rapide et le plus facile pour un pays comme le Portugal d’économiser du gaz. D’autres pays auront d’autres options. »
En outre, il appelle l’UE à développer une solidarité européenne.