Le gouvernement portugais ne soutiendra pas le plan proposé mercredi par Bruxelles visant à diminuer de 15% la demande européenne de gaz pour surmonter la chute des livraisons russes, a indiqué le »secrétaire d’Etat à l’Energie.
« Le Portugal va s’opposer” à cette mesure “disproportionnée”, a déclaré Joao Galamba, le secrétaire d’Etat à l’Environnement et à l’Energie, dans un entretien au quotidien Publico publié jeudi.
La proposition de la Commission “n’est pas adaptée pour des pays qui ne sont pas interconnectés” au réseau gazier comme le Portugal, a-t-il expliqué.
Le Portugal rejoint ainsi la position de l’Espagne dont la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, s’est opposée à cette proposition estimant qu’elle n’était pas forcément “juste” et “efficace”.
La Commission européenne a demandé mercredi aux Vingt-Sept de réduire volontairement leur demande de gaz au cours des huit prochains mois, en dévoilant un arsenal de mesures censé permettre à l’UE d’affronter une éventuelle interruption des approvisionnements russes.
Ce plan, qui doit être discuté le 26 juillet lors d’un Conseil européen, prévoit concrètement que chaque pays fasse “tout son possible” pour réduire d’au moins 15% entre août 2022 et mars 2023 sa consommation de gaz par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
En cas de “risque substantiel de grave pénurie ou de demande exceptionnellement élevée”, et si les efforts volontaires ne suffisaient pas, un mécanisme d’alerte pourrait par ailleurs être activé, après consultation des États, afin de fixer des “objectifs contraignants”, ce qui permettrait de rendre “contraignant” cet objectif de 15%.
“Nous utilisons le gaz par nécessité absolue”, a affirmé M. Galamba ajoutant en outre que cette mesure serait difficile à mettre en oeuvre au Portugal alors que le pays a été contraint “d’augmenter fortement sa consommation de gaz en raison de la sécheresse” exceptionnelle de cette année.