Un navire étranger transportant 350 000 litres de carburant a été arraisonné par les Gardiens de la Révolution islamique dans le sud-ouest de l’Iran, selon une annonce relayée par les médias d’État. Le bâtiment, enregistré sous pavillon Eswatini, a été intercepté près du port de Boushehr, situé sur la côte du golfe Persique, avant d’être escorté vers le territoire iranien.
D’après les autorités, treize membres d’équipage se trouvaient à bord du navire au moment de la saisie. Ces marins sont originaires de plusieurs pays, dont l’Inde et un État voisin non précisé. L’opération s’inscrit dans une série d’actions similaires visant à enrayer la contrebande de carburant dans une région où les tensions maritimes restent élevées.
Renforcement des contrôles dans le golfe Persique
L’Iran procède régulièrement à des interceptions de navires accusés d’activités illégales dans le golfe Persique, notamment en matière de transport non autorisé de produits énergétiques. Cette zone est cruciale pour le transit international de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié, notamment à travers le détroit d’Ormuz, un point de passage stratégique reliant le golfe à la mer d’Arabie.
Au cours du mois de novembre, un autre bâtiment avait déjà été saisi par les forces iraniennes. Le pétrolier Talara, battant pavillon des Îles Marshall, avait été intercepté après avoir modifié sa trajectoire dans le détroit d’Ormuz pour entrer dans les eaux iraniennes. Il transportait des produits pétrochimiques d’origine iranienne, selon les déclarations des autorités locales.
Origine de la cargaison et implications régionales
Les médias iraniens ont affirmé que la cargaison saisie à bord du Talara était destinée à Singapour et transportée sans autorisation par un opérateur iranien. Cette opération n’aurait pas de lien direct avec des actions de rétorsion géopolitique, a précisé l’agence de presse Fars. L’équipage du navire, composé de 21 personnes, a depuis été libéré.
En 2024, un autre incident maritime impliquant un porte-conteneurs accusé d’avoir des liens avec Israël avait conduit à son arraisonnement. Ce type d’opération reflète la volonté de l’Iran de contrôler activement la circulation maritime dans ses zones d’influence, tout en affirmant ses capacités de surveillance dans les voies maritimes disputées.
Mesures continues sur les routes pétrolières
La récurrence des saisies de navires dans cette région souligne la pression exercée par l’Iran sur les flux énergétiques traversant le golfe. Les actions menées par les Gardiens de la Révolution se concentrent sur la lutte contre la contrebande, mais interviennent dans un contexte de rivalités régionales et de surveillance accrue des échanges pétroliers, notamment ceux à destination de l’Asie du Sud-Est.
L’absence de détails sur le pavillon Eswatini, peu courant dans le trafic maritime pétrolier, ainsi que la diversité des nationalités de l’équipage, soulève des interrogations sur les réseaux logistiques et les circuits informels d’exportation dans la région.