En Iran, la centrale nucléaire de Bouchehr, au large du golfe Persique, a été remise en service après deux semaines d’arrêt. Les autorités locales justifient cette suspension d’activité par une opération de maintenance, à la suite d’une défaillance technique.
L’Iran remet en route la centrale arrêtée le 20 juin 2021
C’est dans la nuit du 20 juin 2021 que l’Organisation Iranienne de l’Énergie Atomique (OIEA) annonçait l’arrêt temporaire de la centrale de 1000 MW livrée par les Russes en 2013. L’organisation parle d’une « défaillance technique » pour expliquer cet arrêt de la seule centrale nucléaire du pays ainsi que la déconnexion du réseau électrique national. Mahmoud Jafari, le directeur adjoint de l’OIEA déclare aujourd’hui que « le défaut technique a été résolu ».
Saeed Khatibzdeh, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, assure lui aussi que cet arrêt était prévu « pour quelques jours du fait d’une défaillance technique ». Le porte-parole des Affaires étrangères explique ainsi qu’il s’agit de « quelque chose de routinier dans le domaine des centrales nucléaires ». Par ailleurs, le porte-parole de la compagnie nationale de distribution d’électricité s’est excusé lundi pour des récentes coupures d’électricité.
Des coupures électriques récurrentes et imprévues
De fait, en ce début de semaine, Téhéran et de nombreuses autres villes d’Iran subissent des coupures d’électricité imprévues. Selon les responsables, c’est notamment la consommation record d’électricité dans le pays qui serait à l’origine des coupures. Ces coupures surviennent justement au moment où la centrale nucléaire iranienne reprend son activité.
Mostafa Rajabi-Machhadi parle ainsi d’une consommation électrique « sans précédent dans l’industrie électrique » de l’Iran. Il rappelle que la consommation d’électricité iranienne atteint les 65.900 GW. De l’autre côté, la « production d’électricité des centrales hydroélectriques et thermiques […] ne dépasse pas 55.000 MW au total ».
Une zone a fort risque sismique
Le port de Bouchehr et sa centrale se situent plus proche des capitales des monarchies de la péninsule arabique que de Téhéran. De plus, cette centrale nucléaire iranienne est construite dans une zone à risque, sujette à des tremblements de terre fréquents. C’est pour cette raison que la centrale inquiète les États voisins, et notamment les monarchies de la péninsule.
La région iranienne se trouve précisément à la frontière des deux grandes plaques tectoniques, arabique et eurasienne. Ainsi, plusieurs failles traversent le pays et cette forte activité sismique peut alors remettre en question la fiabilité de la sécurité de la centrale. En effet, les pays arabes voisins craignent un risque de fuite radioactive qui pourrait être fatal pour toute la région.
Par exemple, en avril dernier, la région était secouée par un tremblement de terre d’une magnitude de 5,8 sur l’échelle de Richter. Néanmoins, ce tremblement n’a pas eu de conséquence sur les activités de la centrale selon les autorités iraniennes.
En outre, l’Iran a pour projet de bâtir 20 centrales nucléaires dans les prochaines décennies. Le pays, producteur de pétrole, souhaite ainsi diversifier ses ressources énergétiques afin de réduire sa dépendance aux énergies fossiles.