Les autorités iraniennes entendent plafonner les coupures d’électricité à deux heures quotidiennes pour les foyers à compter du 10 mai, dans un contexte de forte consommation liée à l’arrivée des chaleurs estivales. Le plan de délestage sera appliqué de manière plus systématique et mieux coordonnée, selon les déclarations de Reza Kafili, haut responsable du réseau national d’électricité, relayées par l’agence de presse Mehr.
Des coupures ciblées dans l’agriculture et l’industrie
Les secteurs agricole et industriel demeurent les plus impactés par les interruptions de courant, en particulier entre 11H00 et 16H00. De nombreuses fermes de volailles et centres d’élevage ne sont pas raccordés aux réseaux industriels, ce qui les rend plus vulnérables aux coupures non programmées, notamment en cas de panne ou de rationnement renforcé. Reza Kafili a reconnu que cette situation provoquait une « incompréhension persistante » chez les opérateurs économiques concernés.
Le gouvernement a également confirmé que l’ensemble des administrations publiques ont été dotées de compteurs intelligents, conçus pour réduire automatiquement la fourniture d’énergie en cas de dépassement des seuils fixés. Cette mesure vise à réguler plus efficacement la consommation des services publics, sans recourir à des fermetures prolongées.
Un réseau sous pression malgré les ressources énergétiques
Malgré ses abondantes réserves en pétrole et en gaz naturel, l’Iran continue de faire face à des pénuries récurrentes, causées par la vétusté de ses infrastructures de production et de distribution, ainsi que par l’impact des sanctions économiques internationales. Les coupures d’électricité s’imposent désormais comme une mesure de gestion ordinaire, aussi bien en été qu’en hiver.
Le président Massoud Pezeshkian, en poste depuis juillet, a rappelé les efforts engagés pour contrôler la consommation nationale. Il a affirmé que les premières restrictions s’appliqueront aux bâtiments gouvernementaux, appelant les administrations à adopter une attitude exemplaire en matière d’efficacité énergétique. Plusieurs campagnes d’information ont été lancées pour encourager les citoyens à réduire leur usage d’énergie.
Des antécédents de délestage à l’échelle nationale
L’Iran a déjà procédé à des réductions d’activité dans le secteur public durant les périodes de forte demande. En juillet de l’année précédente, les horaires de travail dans les administrations avaient été allégés, et en décembre, plusieurs axes routiers de Téhéran avaient été privés d’éclairage nocturne. Ces mesures traduisent une stratégie d’ajustement en réponse à un déséquilibre structurel entre capacités énergétiques disponibles et besoins internes.
« Lorsqu’il est nécessaire d’imposer des restrictions de consommation, elles s’appliqueront en priorité aux bureaux gouvernementaux », a déclaré le président Pezeshkian mercredi, cité par les médias d’État.