Le directeur général de l’IAEA, Rafael Grossi, s’est rendu à Téhéran où il a rencontré le président Ebrahim Raïssi. À l’issue de sa visite, M. Grossi a déclaré avoir trouvé un accord pour que les caméras de surveillance soient de nouveau opérationnelles dans les sites nucléaires de l’Iran. Il a également annoncé une augmentation de 50% des inspections à l’usine souterraine de Fordo où des particules d’uranium enrichi ont été récemment détectées. Ces avancées ont été qualifiées de « pas dans la bonne direction » par le directeur général de l’AIEA.
Des avancées importantes dans les relations entre l’Iran et les puissances occidentales
L’an dernier, l’Iran avait fortement limité les inspections et débranché des caméras de surveillance, plongeant l’AIEA dans le flou. Ces derniers mois, faute de surveillance suffisante, l’Agence avait indiqué ne plus être en mesure de garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. Les négociations entre Téhéran et les États parties sont au point mort depuis août 2022. Ce pacte, connu sous l’acronyme de JCPOA, est moribond depuis le retrait des États-Unis en 2018. L’Iran s’est dans la foulée progressivement affranchi de ses engagements.
Une décision saluée, mais qui ne suffit pas
L’annonce de l’Iran a été saluée par l’AIEA. Cependant, l’experte de l’Arms Control Association, Kelsey Davenport, a déclaré que « l’annonce d’aujourd’hui n’est pas suffisante pour réduire le risque grandissant de prolifération posé par l’Iran ». Elle a appelé les États-Unis et les Européens à capitaliser sur cet élan en donnant une impulsion diplomatique qui réengagerait l’Iran dans les négociations. L’Iran a pour sa part appelé les protagonistes des discussions à faire également un geste.
Des doutes sur les véritables intentions de l’Iran
L’Iran a nié vouloir se doter de l’arme nucléaire, mais la France a jugé qu’il s’agissait d' »un développement sans précédent et extrêmement inquiétant » lorsque des particules d’uranium enrichi ont été détectées à Fordo. Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, a déclaré que ces particules étaient le résultat de « fluctuations involontaires » lors du processus d’enrichissement et que l’Iran n’avait pas essayé d’enrichir au-delà de 60%.
Les avancées annoncées par l’Iran sont un signe encourageant dans un contexte de tensions croissantes avec les puissances occidentales. Cependant, la question de la prolifération nucléaire reste une préoccupation majeure.