L’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) a récemment publié un rapport dans lequel elle déclare avoir détecté des particules d’uranium enrichi à 83,7% en Iran. Bien que ce niveau soit en dessous des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, l’IAEA ne peut pas encore dire si cette limite a été atteinte intentionnellement ou non.
Ces particules ont été trouvées en janvier lors de la collecte d’échantillons dans l’usine souterraine de Fordo, et l’IAEA a demandé des clarifications sur leur origine. Dans une lettre citée par l’IAEA, l’Iran a nié vouloir se doter d’une arme atomique, évoquant plutôt des « fluctuations involontaires » lors du processus d’enrichissement.
L’Agence internationale de l’énergie atomique en quête de réponses
Le directeur général de l’IAEA, Rafael Grossi, prévoit de se rendre en Iran dans les prochains jours. Cette visite intervient alors que les relations se sont détériorées entre l’Iran et l’Agence, en raison de la forte limitation des inspections et de la déconnexion des caméras de surveillance l’an dernier.
Le contexte de négociations tendues
En outre, les négociations destinées à renouveler l’accord conclu en 2015 pour limiter les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales sont au point mort depuis l’été 2022. Ces négociations, qui avaient commencé à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances en avril 2021, ont été bloquées depuis août 2022 en raison des tensions croissantes entre les parties.
La communauté internationale doit agir rapidement
L’expert en contrôle des armes Kelsey Davenport estime que la détection d’uranium enrichi à 83,7% devrait servir de « coup de semonce » pour la communauté internationale. Il appelle les États-Unis et l’Iran à « définir une nouvelle stratégie pour désamorcer la crise ». Le chef de la CIA, William Burns, a également exprimé ses inquiétudes quant à la rapide progression du programme nucléaire iranien.
Bien que les États-Unis ne pensent pas que l’Iran ait pris la décision de reprendre la militarisation de son programme nucléaire, l’escalade de la coopération militaire entre Téhéran et Moscou est également une préoccupation majeure pour la communauté internationale.