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L’Irak renforce sa production de gaz et réduit ses importations énergétiques

L'Irak vise l’autosuffisance gazière en cinq ans, grâce à des investissements étrangers et à une gestion accrue de la production interne.

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L’Irak intensifie sa stratégie énergétique pour atteindre l’autosuffisance gazière dans les cinq prochaines années. Le gouvernement a annoncé en septembre que le pays produit actuellement 3,1 milliards de pieds cubes de gaz par jour (Bcf/d), soit une augmentation par rapport aux 2,9 Bcf enregistrés en 2022. Cette progression repose sur plusieurs initiatives, dont le développement de nouveaux champs gaziers, comme Mansooriya, qui devrait fournir 300 millions de pieds cubes par jour (MMcf/d) supplémentaires d’ici quatre à cinq ans. Ce projet fait partie d’un consortium regroupant Petro Iraq et la société chinoise Jera, avec l’objectif de répondre aux besoins énergétiques croissants du pays.
En parallèle, l’Irak poursuit ses efforts pour réduire le torchage du gaz, une pratique courante qui gaspille une ressource précieuse et affecte la rentabilité de la production. Le torchage est l’un des défis majeurs pour les autorités, qui cherchent à capter ces gaz pour les réinjecter dans le réseau domestique. Une réduction significative du torchage permettrait non seulement d’augmenter la production de gaz utilisable, mais aussi de diminuer la dépendance du pays vis-à-vis des importations d’énergie, en particulier en provenance d’Iran.

Rôle stratégique des investissements étrangers

La modernisation de l’infrastructure gazière irakienne repose en grande partie sur des partenariats avec des entreprises étrangères. En avril, plusieurs accords ont été signés avec des entreprises américaines pour développer les capacités de production gazière, notamment avec GE Vernova et Baker Hughes. Ces contrats s’inscrivent dans un contexte où les États-Unis soutiennent activement l’Irak dans sa quête d’indépendance énergétique, souhaitant réduire l’influence régionale de l’Iran.
Total mène également un consortium aux côtés de Basrah Oil Company et QatarEnergy pour récupérer le gaz torché sur plusieurs champs pétroliers. Ce gaz sera ensuite utilisé pour alimenter les centrales électriques locales, limitant ainsi les coupures d’électricité récurrentes dans le pays. Ce type d’initiatives est essentiel pour stabiliser le réseau électrique, particulièrement sollicité lors des périodes de fortes chaleurs.

Vers une réduction des importations

L’un des principaux objectifs du gouvernement irakien est de réduire la dépendance du pays aux importations de gaz et d’électricité, notamment en provenance d’Iran. L’Irak importe encore une grande partie de l’électricité utilisée, en raison d’une production domestique insuffisante. Ces importations sont régulièrement soumises à des sanctions américaines, ce qui complique davantage la situation pour les autorités irakiennes. Pour pallier ces difficultés, le pays a signé des accords visant à augmenter ses propres capacités de production, notamment à travers la captation du gaz actuellement torché.
D’après les récentes déclarations du ministère irakien du Pétrole, le pays ne dépend plus d’importations de gasoil et de « white oil ». Cela représente une avancée importante vers l’indépendance énergétique. Toutefois, l’autosuffisance complète en gaz ne pourra être atteinte qu’avec des investissements supplémentaires et une modernisation continue des infrastructures existantes.

Défis et opportunités

Malgré les progrès accomplis, l’Irak fait face à de nombreux défis. Le pays continue de subir des coupures d’électricité, notamment pendant les périodes estivales, où la demande en énergie est à son pic. Ces interruptions ont provoqué des mouvements sociaux dans certaines régions du pays, augmentant la pression sur le gouvernement pour accélérer la mise en œuvre de sa stratégie énergétique.
En dépit de ces difficultés, les opportunités sont nombreuses pour les investisseurs étrangers. Le secteur énergétique irakien reste attractif en raison des vastes ressources non exploitées et de la nécessité urgente de moderniser les infrastructures. Les États-Unis, en particulier, cherchent à renforcer leur influence en soutenant les investissements occidentaux dans ce secteur, et les récentes discussions entre le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani et le secrétaire d’État américain Antony Blinken illustrent cette dynamique.
La réouverture de l’oléoduc Irak-Turquie est également perçue comme un élément clé pour attirer de nouveaux investissements. Cet oléoduc, crucial pour les exportations pétrolières, permettrait à l’Irak de diversifier ses débouchés et de consolider ses relations économiques avec les partenaires occidentaux.

Perspectives à long terme

L’Irak ambitionne de se positionner comme un acteur énergétique indépendant dans la région, capable de répondre à ses propres besoins et de réduire ses importations. Cependant, cet objectif ne sera réalisable que si les projets actuels aboutissent et que le pays continue à attirer des investissements étrangers. L’autosuffisance en gaz, annoncée pour 2028, représente un objectif ambitieux mais atteignable, à condition que les infrastructures continuent de se moderniser et que les flux d’investissements se maintiennent.
Le développement des champs gaziers comme Mansooriya et la réduction du torchage sont des étapes clés dans cette démarche. En parallèle, la coopération avec des entreprises étrangères telles que GE Vernova, Baker Hughes et Total témoigne de l’importance des partenariats internationaux pour moderniser le secteur énergétique irakien. Néanmoins, l’instabilité régionale et les fluctuations des prix de l’énergie pourraient représenter des obstacles supplémentaires à la réalisation de ces objectifs.

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