Les exportations de pétrole de la région autonome du Kurdistan irakien vers la Turquie pourraient reprendre sous une semaine, selon le ministre irakien du Pétrole, Hayan Abdel-Ghani. Ce redémarrage mettrait fin à un blocage qui dure depuis 2023 en raison de litiges juridiques et techniques liés à la gestion du pétrole produit dans cette région.
Un accord entre Bagdad et Erbil
Bagdad et Erbil sont parvenus à un consensus permettant à l’Irak de recevoir au moins 300 000 barils de pétrole par jour en vue d’exportation via le terminal de Ceyhan, en Turquie. Le ministre du Pétrole a précisé que ce volume ferait l’objet d’un mécanisme défini entre les autorités fédérales et régionales. Une délégation irakienne se rendra à Erbil afin de finaliser ce processus.
L’oléoduc reliant le Kurdistan irakien à la Turquie est fermé depuis mars 2023, conséquence d’une décision du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale de Paris. Cette juridiction avait donné raison au gouvernement irakien en statuant qu’il avait l’exclusivité de la gestion du pétrole produit sur son territoire, mettant ainsi fin aux exportations autonomes du Kurdistan irakien.
Un impact économique majeur
Jusqu’à la suspension de l’oléoduc en 2023, les exportations de pétrole kurde constituaient une source de revenus importante pour la région. Leur arrêt a entraîné des pertes estimées à 20 milliards de dollars, selon l’Association de l’industrie pétrolière du Kurdistan, qui représente les sociétés pétrolières internationales opérant dans la région.
Outre les pertes financières, l’interruption de l’exportation de pétrole kurde a alimenté les tensions entre Bagdad et Erbil. L’un des points de désaccord concernait les coûts de production et de transport du pétrole, qui devaient être partagés entre les deux parties.
Une coopération attendue avec Ankara
La décision du tribunal arbitral a également obligé la Turquie à suspendre les importations de pétrole kurde et à verser des compensations à l’Irak pour les exportations passées. Un retour à la normale nécessitera une coopération tripartite entre Bagdad, Erbil et Ankara, notamment pour assurer la reprise des flux via le port de Ceyhan.
Si les discussions avancent favorablement, la réouverture de l’oléoduc pourrait représenter un tournant dans la stabilisation des relations entre le gouvernement central irakien et la région du Kurdistan, tout en permettant un regain de production dans une période marquée par la volatilité des marchés pétroliers.