L’Irak voit sa production de pétrole brut stagner ces derniers mois malgré l’augmentation des quotas dans le cadre de l’OPEP+. Cette situation résulte de l’incapacité à exporter plus de volumes via le port au sud du pays, situé sur le Golfe Persique.
En Irak, la production de pétrole stagne
En Irak, les installations vieillissantes du terminal du Golfe, à Bassora, empêchent Bagdad d’exporter davantage. Ainsi, le pays, à court de liquidités, ne peut pas bénéficier des prix élevés du pétrole. En outre, les oléoducs dégradés, reliant le terminal aux quais de chargement, constituent un risque majeur de catastrophe environnementale.
L’Irak, région semi-autonome du Kurdistan incluse, produisait 4,38 millions de b/j en juin. Ainsi, la production de juin est à peine supérieure à la production de mars qui s’élevait à 4,34 millions de b/j.
Des objectifs non atteints
En Irak, la production ne parvient pas à suivre le rythme d’augmentation des quotas. L’objectif était d’atteindre 4,37 millions b/j en mars et 4,509 millions b/j en juin. Enfin, pour le mois d’août, le quota fixé s’élève à 4,651 millions b/j.
Le site d’exportation du sud de l’Irak constitue, depuis longtemps, un goulot d’étranglement pour la production du pays. Ainsi, de mars à juin, les exportations de Bassora atteignaient, en moyenne, 3,232 millions de b/j. Ce chiffre est à comparer aux 3,351 millions de b/j d’avril 2020, lorsque l’OPEP abandonnait, brièvement, ses quotas.
Ralentissement des débits de pompage
Si les exportations du sud de l’Irak retrouvaient leur niveau d’avril 2020, le pays maintiendrait sa production en dessous des quotas. De fait, les installations de stockage de Bassora se remplissent alors que les raffineries et les centrales électriques limitent leurs consommations. Enfin, la production du Kurdistan irakien, exportée via le port turc de Ceyhan, atteint un plafond d’environ 440.000 b/j.
Les stocks de pétrole brut dans les infrastructures de stockage du sud s’élèvent à environ 6,8 millions de barils. La capacité totale de stockage s’élève à 9,5 millions de barils. Ainsi, les infrastructures sont actuellement à 72% de leur capacité.
L’Irak subit le vieillissement des infrastructures vieillissantes
En Irak, la dégradation de deux lignes maritimes, alimentant les jetées du terminal, entrave les flux du port de Bassora. Au cours des derniers mois, des accumulations apparaissent à l’extrémité de ces lignes. Ainsi, si les retenues éclatent, elles peuvent provoquer une importante fuite de pétrole dans le Golfe.
Cette situation oblige Basrah Oil Co à réduire les débits de pompage des jetées de plus de 25%. En conséquence, l’entreprise pompe 54.000 barils par heure, contre des niveaux antérieurs pouvant s’établir à 70.000 b/h. Toutefois, quatre mouillages « monopoint » augmentaient leurs débits afin de compenser en partie le déclin des jetées.
Un avenir incertain
Les lignes maritimes, posées à la fin des années 1970, doivent faire l’objet d’un remplacement depuis des décennies. Toutefois, les problèmes de financement ou encore les troubles politiques empêchent l’Irak d’effectuer les travaux de modernisation. Les responsables irakiens souhaitent cependant porter la capacité d’exportation à 3,35 millions de b/j d’ici septembre.
L’Irak abandonne des millions de dollars de ventes de pétrole avec un brent daté proche des $110/b. L’environnement actuel des prix serait une opportunité afin de remplacer les structures vieillissantes, mais prendrait deux ans au minimum. Ces projets et l’achèvement de la raffinerie de Kerbala attendus mi-2023 permettraient d’accroître la production de brut irakien.