L’Irak et les Émirats arabes unis ont confirmé avoir soumis leurs plans de compensation à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+) après avoir produit au-delà de leurs quotas en février. Cette décision intervient alors que l’OPEP cherche à renforcer le respect des quotas de production et des engagements de compensation, dans un contexte où les prix du pétrole restent sous pression, avec le Brent autour de 72 $/baril.
Les plans soumis par l’Irak et les Émirats arabes unis n’ont pas précisé les nouveaux objectifs de production des deux pays. L’OPEP avait exigé que les producteurs en excédent soumettent leurs propositions avant le 17 mars, afin qu’elles soient publiées sur le site de l’organisation. Ces plans de compensation devront être exécutés d’ici la fin du mois de juin 2026. Les représentants de l’OPEP et des autres pays ayant accepté les réductions volontaires n’ont pas répondu aux demandes de commentaires concernant ces plans.
L’excédent de production a été un sujet sensible au sein de l’OPEP+, particulièrement en période de baisse des prix du pétrole. Le Brent Dated a été évalué à 71,73 $/baril, un déclin par rapport aux niveaux atteints en janvier où le prix avait atteint 83 $/baril. Cette baisse est liée aux préoccupations concernant l’impact de tensions commerciales mondiales croissantes, la faible demande en Chine et les risques d’une récession aux États-Unis.
Respect des quotas et surproduction en février
En février, les Émirats arabes unis ont produit 3,05 millions de barils par jour (b/j), soit 140 000 b/j au-dessus de leur quota de 2,91 millions de b/j, tandis que l’Irak a produit 4,07 millions de b/j, dépassant ainsi son quota de 4 millions de b/j. Cette surproduction a contribué à une augmentation globale de la production de l’OPEP+ de 440 000 b/j, atteignant 40,98 millions de b/j en février, selon les données de S&P Global Commodity Insights.
Les perspectives de production pourraient encore augmenter dans les mois à venir si l’OPEP+ met en œuvre son plan de retour sur le marché de certaines barils à partir d’avril. Après plusieurs reports, l’OPEP a annoncé qu’elle procéderait à l’augmentation de la production, citant des « fondamentaux de marché sains ». Ce plan devrait permettre une hausse de la production de 180 000 b/j à partir du mois prochain, bien que les compensations proposées par certains pays puissent moduler ce chiffre.
Une stratégie sous surveillance
Certains délégués de l’OPEP+ ont exprimé des doutes sur cette stratégie, en particulier sur la décision de relancer la production alors que le marché pétrolier reste incertain. Sous couvert d’anonymat, plusieurs représentants ont indiqué que la réduction de la production pourrait être un pari risqué sur la situation du marché, ce qui fait divergence avec l’approche de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui s’inquiète d’une demande plus faible que prévu.
L’OPEP+ continue de défendre sa vision d’un marché serré malgré les préoccupations globales. Toutefois, la situation du marché pourrait conduire l’organisation à revoir ses objectifs en fonction de l’évolution de la demande et de l’offre mondiales. La prochaine réunion du Comité ministériel de suivi des accords de production de l’OPEP+ est prévue pour avril, suivie d’une réunion ministérielle complète à la fin du mois de mai.