L’Irak a officialisé un accord majeur avec un consortium mené par le groupe pétrolier chinois Geo-Jade pour lancer un vaste projet énergétique dans la région de Bassora. Le ministère du Pétrole irakien a annoncé que le champ pétrolier de Tuba verra sa production multipliée par cinq pour atteindre 100 000 barils par jour, selon les déclarations du ministre Hayan Abdel-Ghani.
Un projet intégré mêlant pétrole, raffinerie et électricité
Le projet englobe plusieurs infrastructures énergétiques stratégiques. Outre l’expansion de la production du champ de Tuba, il prévoit la construction d’une raffinerie d’une capacité de 200 000 barils par jour ainsi que deux usines de transformation : une pétrochimique et une autre d’engrais. Deux centrales électriques viendront compléter l’ensemble, l’une thermique d’une puissance de 650 mégawatts et l’autre solaire de 400 mégawatts.
Le gouvernement irakien n’a pour l’heure ni communiqué le montant de l’investissement engagé ni précisé le calendrier de mise en œuvre du projet. Geo-Jade, déjà implantée dans le pays, est également impliquée dans un projet de prospection pétrolière critiqué pour son implantation proche des marais de Hawizeh, une zone environnementale sensible du sud du pays.
Une coopération sino-irakienne consolidée dans l’énergie
La Chine renforce sa présence économique en Irak à travers des partenariats dans le secteur énergétique et le bâtiment. Pékin figure parmi les principaux acheteurs de pétrole brut irakien. Ce nouvel accord s’inscrit dans une série d’initiatives visant à reconstruire les infrastructures énergétiques du pays, souvent endommagées par des décennies de conflits et de gestion publique défaillante.
Fin mars, Bagdad avait déjà conclu un accord avec le britannique BP pour la réhabilitation de quatre champs pétroliers à Kirkouk, dans le nord, avec également des composantes électriques. En avril, l’Irak a exporté en moyenne plus de 3,5 millions de barils de pétrole par jour, confirmant sa position de deuxième producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Une réponse partielle à la crise énergétique intérieure
Avec 145 milliards de barils de réserves prouvées, l’Irak dispose de ressources substantielles mais peine encore à répondre à la demande intérieure. Les coupures d’électricité sont fréquentes, particulièrement durant les mois d’été, où les températures dépassent régulièrement les 50 degrés Celsius. Ces délestages provoquent régulièrement des tensions sociales, poussant les autorités à accélérer les projets de production et de diversification énergétique.