Selon le directeur général de Vitol, l’une des plus grandes plateformes de trading pétrolier, l’invasion russe en Ukraine pourraient impacter l’économie mondiale. En effet, le choc sur le marché pétrolier aurait des conséquences globales. Il serait même susceptible de faire basculer le monde dans la récession économique.
Les réserves des marchés pétroliers s’épuisent
Avant même que la Russie lance son invasion le 24 février, les marchés de l’énergie disposaient déjà de peu de capacités de réserve. Aujourd’hui, ils devront absorber la perte potentielle de 2 millions de barils par jour. Ce chiffre représente la part de pétrole en provenance de Russie, deuxième exportateur mondial.
Russel Hardy, PDG de Vitol, déclare :
« Plus la guerre se prolonge, plus le risque de récession économique augmente. »
Il a également annoncé que de nombreux clients ne veulent plus de brut russe. De la même manière, la société a cessé d’acheter du pétrole russe au comptant. Cependant, elle a maintenu les contrats à long terme en cours.
De fait, il faudra probablement attendre plusieurs mois avant que le pétrole de remplacement ne soit disponible. Plus encore, il sera nécessaire, pour cela, de faire des concessions. Par exemple, l’Iran pourrait augmenter ses exportations de 1 million de b/j à condition qu’un accord nucléaire soit signé. L’OPEP, quant à elle, déclare ne pouvoir augmenter sa production plus rapidement.
Le marché du gaz lui aussi menacé par l’invasion russe
Les marchés à terme, pour le gaz naturel en particulier, sont également devenus sujets à la volatilité. En effet, les lignes de crédit de plus en plus tendues obligent les acteurs du marché à revoir leurs positions.
À ce sujet, Russel Hardy commente :
« Les marchés du gaz sont encore plus préoccupants que ceux du pétrole. Il est important que les régulateurs disposent des outils nécessaires en cas de désordre sur le marché du gaz. »
Il souligne ici les sauts extrêmes des contrats à terme de référence pour le gaz de gros en Europe. Enfin, Russel Hardy a ajouté que l’approvisionnement en diesel était lui aussi préoccupant. En effet, la moitié des importations européennes proviennent de Russie, et que le rationnement est une possibilité.