La Chine, leader mondial des capacités renouvelables, investit massivement dans ses infrastructures électriques pour répondre à ces besoins. Les analystes constatent une augmentation de 23 % des investissements dans les réseaux de transmission entre janvier et août 2024. Ces investissements sont essentiels pour éviter les problèmes de curtailment, c’est-à-dire les limitations de production qui se produisent lorsque le réseau ne peut pas absorber toute l’énergie générée. Pour faire face à cette situation, la Chine développe également des capacités de stockage avec des solutions telles que le stockage hydroélectrique par pompage, ainsi que des systèmes de batteries avancées.
L’Inde, quant à elle, rencontre des difficultés pour maintenir le rythme de ses ajouts de capacité renouvelable. Bien que le pays progresse, les infrastructures de transmission ne suivent pas toujours. De plus, la demande énergétique en Inde augmente à un rythme soutenu de 6 % par an, ce qui accentue la pression sur ses réseaux. La mise en place de systèmes de stockage est également un enjeu clé pour soutenir cette expansion. L’Inde prévoit de développer 56 GW de capacités de stockage, réparties entre batteries (42 GW) et pompage hydroélectrique (14 GW), d’ici 2030.
Rôle du stockage dans la transition énergétique
Le stockage d’énergie joue un rôle crucial dans l’intégration des énergies renouvelables. La capacité de stocker l’énergie excédentaire produite par l’éolien et le solaire, et de la redistribuer aux heures de faible production, permet de stabiliser les réseaux électriques. En Chine, outre les solutions de stockage conventionnelles, les autorités explorent des technologies innovantes comme les volants d’inertie et les systèmes à air comprimé. L’objectif est de garantir que l’électricité produite par les sources renouvelables ne soit pas gaspillée et que le réseau puisse absorber ces volumes sans heurts.
En Inde, la capacité de stockage est encore en phase de développement, mais des avancées significatives sont en cours. Le pays a déjà lancé plusieurs appels d’offres pour la construction de nouvelles installations de stockage, totalisant 13 GW, et prévoit de tripler ses capacités de stockage par batterie d’ici 2030. Néanmoins, les analystes soulignent que l’Inde devra augmenter ses investissements dans les infrastructures de transmission pour s’assurer que les nouvelles capacités de production renouvelable puissent être correctement intégrées dans le réseau.
Perspectives pour l’intégration des énergies renouvelables
Le succès de l’intégration des énergies renouvelables repose en grande partie sur l’adoption de politiques publiques favorables et la mise en place de mécanismes de soutien. Les gouvernements chinois et indien prennent des mesures pour encourager les investissements dans les infrastructures de transmission et de stockage. En Chine, le recours à des tarifs dynamiques pour l’énergie renouvelable, ainsi que l’introduction de nouveaux mécanismes de marché, visent à maximiser l’utilisation des sources d’énergie propres et à réduire la dépendance aux énergies fossiles.
En Inde, le gouvernement soutient les projets de stockage à travers des incitations fiscales et des subventions, tout en travaillant sur des réformes structurelles pour améliorer l’efficacité du marché électrique. Les défis sont nombreux, notamment en ce qui concerne la gestion de la chaîne d’approvisionnement et le financement des nouveaux projets. Toutefois, l’engagement du pays à tripler ses capacités solaires et éoliennes d’ici 2030 montre sa détermination à jouer un rôle clé dans la transition énergétique mondiale.
En conclusion, les succès chinois et indiens dans l’intégration des énergies renouvelables dépendront de leur capacité à renforcer et moderniser leurs réseaux électriques. Le stockage d’énergie devient un élément central de cette stratégie, permettant d’assurer la stabilité des réseaux tout en évitant les pertes liées aux variations de production. Ces deux pays continuent d’avancer rapidement dans cette voie, avec des investissements croissants et des solutions technologiques innovantes.