Une étude de l’ONG environnementale InfluenceMap a révélé que les géants de l’industrie sud-africaine, qui soutiennent encore l’utilisation de combustibles fossiles tels que le charbon et le gaz naturel, mettent en danger la transition énergétique de la première puissance industrielle d’Afrique. L’étude a examiné les politiques climatiques de 16 entreprises et 12 lobbies industriels installés en Afrique du Sud.
Un soutien continu au charbon
Bien que les entreprises interrogées soutiennent le passage de l’Afrique du Sud vers les énergies renouvelables, elles continuent de soutenir fermement le rôle du charbon, en particulier dans le secteur minier. Deux des plus grands pollueurs de l’Afrique du Sud, Eskom et Sasol, sont à la tête de ce mouvement. Eskom produit 90% de l’électricité du pays à partir du charbon, tandis que Sasol défend l’utilisation du gaz naturel.
Un lobbying dangereux pour l’environnement
Le lobbying en faveur des combustibles fossiles met en danger les objectifs climatiques de l’Afrique du Sud, qui figure régulièrement parmi les 15 plus grands émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. L’ONG dénonce également les mesures « trop peu strictes » du gouvernement en matière de climat. Eskom et Sasol essaient de se soustraire à la taxe carbone qui pénalise les grands émetteurs, mais cette mesure, introduite en 2019, peut être presque entièrement compensée par des abattements fiscaux.
L’encadrement des politiques climatiques essentiel
L’encadrement des politiques climatiques au sein des entreprises en Afrique du Sud est crucial pour débloquer la transition vers la neutralité carbone, selon InfluenceMap. Le pays, qui a été le premier à signer un « partenariat pour une transition énergétique équitable » lors de la COP26 à Glasgow, aura besoin d’au moins 500 milliards de dollars pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, selon la Banque mondiale.
Crise énergétique en Afrique du Sud
L’Afrique du Sud est confrontée à une grave crise énergétique, ne parvenant pas à produire suffisamment d’électricité pour ses 60 millions d’habitants, soumis à des coupures d’électricité régulières et drastiques. Eskom, affaiblie par des dettes accumulées au fil des années à cause de mauvaises pratiques et de corruption, notamment sous l’ère de l’ex-président Jacob Zuma.