L’industrie pétrolière brésilienne prévoit plus de $110 milliards d’investissements globaux dans le gaz naturel

Face à la transition énergétique, les majors pétrolières brésiliennes accélèrent leurs investissements gaziers. Une stratégie économique pour valoriser les réserves du pré-sel avant 2035.

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Les géants pétroliers brésiliens orchestrent un virage stratégique majeur vers le gaz naturel. Petrobras prévoit d’investir 111 milliards de dollars sur la période 2025-2029 dans l’ensemble de ses activités, dont 77,3 milliards de dollars pour l’Exploration & Production (principalement pétrole et gaz), tandis que les compagnies privées comme Eneva et les filiales locales de Shell et Repsol multiplient les acquisitions d’actifs. Cette réorientation intervient alors que le Brésil produit actuellement 153 millions de mètres cubes de gaz par jour en 2024, avec des pics mensuels allant jusqu’à 172 millions de m³/j en 2025, dont seulement 30% atteignent le marché domestique selon l’Agence Nationale du Pétrole (ANP). Les dirigeants du secteur voient dans cette sous-utilisation une opportunité économique majeure à saisir rapidement.

Valorisation urgente des réserves du pré-sel

La fenêtre d’opportunité se referme pour monétiser les vastes réserves gazières du pré-sel brésilien. Les gisements offshore contiennent des volumes significatifs de gaz associé au pétrole, mais 70% de cette production est actuellement réinjectée pour maintenir la pression des réservoirs. Roberto Furian Ardenghy, président de l’Institut Brésilien du Pétrole et du Gaz (IBP), affirme que l’industrie doit agir maintenant pour éviter que ces actifs deviennent inexploitables.
Selon les dernières données disponibles, les réserves gazières prouvées du Brésil s’élèvent à environ 546 milliards de mètres cubes (environ 19,3 Tcf) fin 2024, pour une valeur estimée à 38 à 104 milliards de dollars selon le prix de marché appliqué (voir note technique).
Les investisseurs internationaux exercent une pression croissante sur les compagnies pétrolières pour diversifier leurs portefeuilles. Les fonds d’investissement exigent des stratégies claires de transition énergétique, poussant les entreprises à repositionner le gaz comme un « combustible de transition ». Cette pression financière s’intensifie avec les nouvelles réglementations européennes sur la taxonomie verte et les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) qui influencent l’accès au capital.

Le pari de la demande industrielle

L’industrie gazière brésilienne cible spécifiquement le secteur manufacturier pour ancrer la demande à long terme. Les secteurs de l’acier, de la céramique et de la pétrochimie consomment actuellement 43,4% de diesel dans leur mix énergétique selon la Fundação Getulio Vargas (FGV). João Lopes, analyste chez Commodity Insights, estime que la substitution du diesel et du fuel oil par le gaz naturel représente un marché potentiel de 15 milliards de mètres cubes par an.
Les projections sectorielles évoquent une réduction de coûts énergétiques, mais l’estimation d’une baisse de 20 à 30% n’est pas confirmée par des sources officielles et doit être considérée comme indicative.
Le programme gouvernemental « Gas for Jobs » lancé en 2023 sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva renforce cette stratégie. Le plan vise explicitement à utiliser le gaz naturel comme moteur de réindustrialisation, offrant des incitations fiscales aux entreprises qui convertissent leurs installations.
Les autorités n’ont pas publié d’objectif officiel de 500 000 emplois directs et indirects liés à l’expansion de l’infrastructure gazière d’ici 2030. Ce chiffre n’est pas confirmé par les sources officielles.

Infrastructure existante comme avantage compétitif

Les compagnies pétrolières capitalisent sur leurs investissements existants pour minimiser les coûts de transition. Petrobras dispose déjà de 355 kilomètres de gazoducs offshore avec son pipeline Rota 3, opérationnel depuis septembre, qui transporte 18 millions de mètres cubes par jour. La conversion des plateformes pétrolières pour traiter le gaz nécessite des investissements relativement modestes comparés à la construction de nouvelles infrastructures. Les Floating Production Storage and Offloading (FPSO) units du pré-sel peuvent être adaptées pour séparer et traiter le gaz à un coût estimé entre 500 millions et 1 milliard de dollars par unité.
Les terminaux de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) existants offrent une flexibilité supplémentaire pour gérer les variations de demande. Le Brésil exploite actuellement cinq terminaux de regazéification ; la capacité totale est estimée autour de 40 millions de mètres cubes par jour selon les dernières données, même si les chiffres précis varient selon les sources. Trois nouveaux terminaux sont en projet ou en construction, ce qui pourrait porter la capacité combinée à 60 millions de mètres cubes par jour d’ici 2025. Cette infrastructure permet aux opérateurs d’arbitrer entre production domestique et importations selon les conditions du marché.

Risques financiers et dépendance aux prix

La stratégie gazière présente des vulnérabilités significatives liées à la volatilité des marchés internationaux. Les prix du gaz naturel au Brésil restent indexés sur le Brent à hauteur de 11 à 13%, exposant les producteurs aux fluctuations mondiales. La concurrence du GNL importé, particulièrement des États-Unis où le Brésil source 76% de ses importations, maintient une pression baissière sur les prix domestiques. Les analystes de Wood Mackenzie projettent que les prix du GNL resteront compétitifs par rapport au gaz domestique brésilien jusqu’en 2030 au minimum.
Le déclin rapide de la production bolivienne aggrave les défis d’approvisionnement régional. La Bolivie, qui exportait 9 milliards de mètres cubes vers le Brésil et l’Argentine en 2020, ne fournira que 3 milliards de mètres cubes en 2025. Cette chute force le Brésil à sécuriser 15 milliards de mètres cubes supplémentaires annuellement, créant une dépendance accrue aux importations de GNL ou au développement accéléré de la production domestique. Les investissements massifs dans le gaz pourraient devenir des actifs échoués si la transition énergétique s’accélère plus rapidement que prévu, particulièrement avec les engagements climatiques du Brésil de réduire ses émissions de 67% d’ici 2035.

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