La modification des prix de l’électricité annoncée le 14 novembre par EDF, en concertation avec le gouvernement, fait face à une réception glaciale de la part des industriels chimiques. Ces derniers, grands consommateurs d’électricité, expriment leur inquiétude face aux risques de délocalisation et de perte d’emplois. Luc Benoit-Cattin d’Arkema souligne que le nouveau « schéma » d’EDF ne prend pas en compte les besoins spécifiques des usines « électrosensibles », notamment en termes de protection contre la volatilité des prix et d’équité.
Impacts et Réactions de l’Industrie
Les propositions d’EDF, destinées à remplacer le système actuel de régulation des prix, ne trouvent pas d’écho favorable chez les industriels. Leur inquiétude principale réside dans une exposition accrue aux prix du marché, sans plafond fixe. Luc Benoit-Cattin a mis en avant le risque de voir les tarifs grimper bien au-delà de l’actuel seuil en cas de crise, citant l’exemple des tarifs de 2022. De plus, la modélisation de France Chimie suggère un coût moyen bien supérieur aux estimations d’EDF pour les années à venir.
Conséquences Économiques et Sociales
Frédéric Gauchet de France Chimie attire l’attention sur le coût doublé de l’électricité post-Covid, un avantage concurrentiel offert aux acteurs asiatiques et nord-américains, et un risque accru de désindustrialisation. L’Insee corrobore cette crainte, notant une baisse significative de la production dans la chimie suite à l’augmentation des coûts énergétiques liés à la guerre en Ukraine.
Le Défi du Financement et de l’Équité
Le nouveau système de contrats proposé par EDF, impliquant un pré-financement de la construction de nouvelles centrales par les clients, est perçu comme inéquitable et financièrement contraignant. Le secteur de la chimie appelle à une révision de ce modèle, incluant un abaissement du seuil de déclenchement des prix, le maintien des abattements fiscaux, et un accès plus équitable aux contrats de réservation de capacité.
La réforme d’EDF pose un dilemme majeur pour l’industrie chimique française, confrontée à des défis financiers, concurrentiels et d’équité. Les négociations en cours avec EDF sont cruciales pour l’avenir du secteur, premier consommateur d’énergie du pays.