L’Indonésie, sous la direction de son nouveau ministre de l’Énergie et des Ressources minérales, Bahlil Lahadalia, adopte une approche proactive pour dynamiser ses secteurs pétrolier et gazier en amont. Lahadalia, fraîchement nommé à la suite d’un remaniement ministériel, a rapidement exprimé son intention de renforcer les incitations pour les investisseurs étrangers et locaux. L’objectif est de maintenir la compétitivité de l’Indonésie face à d’autres pays qui intensifient leurs efforts d’exploration et de production.
La récente mise en œuvre du nouveau contrat de partage de production « Gross Split » (PSC) par le gouvernement, via le règlement MR 13/2024, permet une plus grande flexibilité dans l’octroi de parts de profits supplémentaires aux contractants. Ces modifications réglementaires visent à encourager davantage l’exploration en offrant des conditions plus attractives. Ainsi, les projets conventionnels de pétrole et de gaz peuvent désormais bénéficier de parts de profits allant jusqu’à 95%, contre moins de 50% auparavant.
Optimisation des Ressources Nationales et Réduction des Importations
Dans un contexte de production pétrolière en déclin, l’Indonésie vise à atteindre un objectif ambitieux de 1 million de barils de pétrole par jour (b/j) et 12 milliards de pieds cubes par jour (Bcf/j) de gaz d’ici 2030. Ces objectifs sont cruciaux pour satisfaire une demande intérieure croissante tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des importations énergétiques. Le ministre Lahadalia a souligné l’importance d’améliorer les régulations pour les investissements en amont, envisageant l’introduction de « sweeteners » ou autres incitations pour maintenir l’attrait du pays face à la concurrence internationale.
Parallèlement, le développement de l’industrie du gaz de pétrole liquéfié (GPL) est une priorité pour Lahadalia, visant à réduire significativement les importations de GPL. Cela s’inscrit dans une stratégie plus large de maximisation des ressources naturelles du pays, tout en stimulant la création d’emplois et l’augmentation des revenus de l’État. Le ministre a également affirmé son engagement à poursuivre les initiatives fructueuses de son prédécesseur, Pak Arifin Tasrif, tout en corrigeant les lacunes et en introduisant de nouvelles mesures pour répondre aux défis émergents.
Perspectives pour l’Industrie et Enjeux à Venir
Les réformes en cours dans le secteur énergétique indonésien reflètent une volonté claire de stimuler l’exploration et la production, malgré les défis posés par la baisse des rendements des champs matures. Le succès de cette stratégie repose sur la capacité du gouvernement à offrir un environnement d’investissement attractif, combiné à des mesures fiscales incitatives. Le ministère de l’Énergie travaille également sur la révision des régulations fiscales, y compris l’exonération des taxes indirectes pendant la phase d’exploitation, pour soutenir davantage les investisseurs.
Cependant, l’atteinte des objectifs de production fixés pour 2030 nécessitera une exploration accrue et un développement rapide de nouveaux champs. L’Indonesian Petroleum Association souligne l’importance de ces facteurs pour maintenir la dynamique du secteur en amont. En parallèle, les attentes du gouvernement pour 2025 prévoient une production de 600,000 b/j de pétrole et 1,005 million de barils équivalent pétrole par jour (boe/j) de gaz naturel, une baisse par rapport aux projections de l’année précédente.
Les initiatives prises par le ministre Lahadalia montrent une volonté claire de moderniser et de renforcer le secteur énergétique indonésien. Alors que le pays continue d’équilibrer ses besoins domestiques croissants avec des objectifs de production ambitieux, ces réformes pourraient déterminer la trajectoire future de l’industrie des hydrocarbures en Indonésie.