La production nucléaire installée de l’Inde devrait atteindre 21 880 mégawatts (MW) d’ici l’exercice 2031-32, contre 8 780 MW actuellement, selon une déclaration officielle du gouvernement présentée au Parlement. Cette hausse proviendra principalement de la mise en service progressive des réacteurs à eau lourde pressurisée (PHWR), actuellement en phase de construction ou de préparation.
Des projets en cours et une accélération à venir
Trois unités PHWR de 700 MW sont actuellement en construction : RAPS-8 à Rawatbhata, dans l’État du Rajasthan, et les deux premières unités du projet GHAVP à Gorakhpur, dans l’Haryana. Ces installations devraient porter la capacité nucléaire à 9 480 MW d’ici la fin de l’année fiscale 2025-26. Le gouvernement prévoit ensuite une montée en puissance à 13 480 MW en 2029-30, avant d’atteindre l’objectif final de 21 880 MW.
Dix autres unités PHWR de 700 MW sont en phase de pré-développement, réparties entre les sites de Kaiga au Karnataka, Chutka au Madhya Pradesh, Gorakhpur en Haryana, et Mahi Banswara au Rajasthan. Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique de diversification géographique des infrastructures nucléaires et vise à répondre à la demande croissante d’électricité sur l’ensemble du territoire.
Le BARC investit dans les petits réacteurs modulaires
Le Bhabha Atomic Research Centre (BARC) développe plusieurs technologies de petits réacteurs modulaires (SMR). Trois modèles sont en cours de conception : le Bharat Small Modular Reactor (BSMR-200) de 200 MWe, un modèle SMR-55 de 55 MWe, ainsi qu’un réacteur gaz à haute température de 5 MW thermiques destiné à la production d’hydrogène.
Le gouvernement précise que ces technologies SMR pourraient être déployées dans des contextes variés, notamment pour alimenter des installations industrielles à forte intensité énergétique comme celles des secteurs de l’aluminium, de l’acier ou des métaux. Elles pourraient également être utilisées pour convertir d’anciennes centrales fossiles ou fournir de l’énergie à des zones isolées non connectées au réseau.
L’hydrogène intégré dans la stratégie nucléaire
Selon les documents transmis au Parlement, l’hydrogène généré par les réacteurs à gaz haute température pourrait être utilisé dans les transports ou les procédés industriels, ce qui renforcerait l’utilité des SMR dans un cadre énergétique élargi.
L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans le Nuclear Energy Mission de l’Inde, qui ambitionne d’atteindre une capacité nucléaire de 100 gigawatts (GW) d’ici 2047, année marquant le centenaire de l’indépendance du pays.