L’Atomic Energy Regulatory Board (AERB), l’autorité de régulation de l’énergie nucléaire en Inde, a accordé son approbation pour l’implantation de quatre nouveaux réacteurs nucléaires dans le district de Banswara, au Rajasthan. Le projet, connu sous le nom de Mahi Banswara Rajasthan Atomic Power Project (MBRAPP), prévoit la construction de réacteurs de type pressurisé à eau lourde (PHWR) de conception indienne, d’une capacité de 700 mégawatts électriques chacun.
Un jalon réglementaire pour l’extension du parc nucléaire
Cette autorisation de localisation constitue la première étape formelle du processus de délivrance des licences pour les installations nucléaires en Inde. Selon l’AERB, cette étape implique une série d’analyses techniques approfondies, notamment géotechniques, hydrogéologiques, ainsi que des études sur l’impact radiologique, le niveau de fond naturel et les caractéristiques des sols. L’AERB a confirmé que le site a satisfait aux exigences réglementaires actuelles, tout en précisant que le projet reste conditionné à l’obtention d’une autorisation environnementale par l’organisme compétent.
Les unités de Mahi Banswara font partie d’un ensemble de dix réacteurs validés par le gouvernement indien pour un développement en mode “fleet”, c’est-à-dire une approche groupée visant à optimiser les coûts et les délais de construction. Cette stratégie comprend également les unités Kaiga 5 et 6 au Karnataka, Gorakhpur 3 et 4 à Haryana, et Chutka 1 et 2 au Madhya Pradesh.
Un projet porté par une coentreprise publique
Le développement de MBRAPP est assuré par Anushakti Vidhyut Nigam Ltd (Ashvini), une coentreprise entre Nuclear Power Corporation of India Ltd (NPCIL) et National Thermal Power Corporation (NTPC). Approuvée par le gouvernement en 2024, cette structure capitalistique prévoit une répartition de 51 % pour NPCIL et 49 % pour NTPC. Elle s’inscrit dans le cadre d’une modification de la loi indienne de 1962 sur l’énergie atomique, qui autorise les coentreprises publiques à posséder et exploiter des installations nucléaires.
Actuellement, seuls NPCIL et Bharatiya Nabhikiya Vidyut Nigam Limited (Bhavini) disposent des droits légaux pour posséder et exploiter des centrales nucléaires en Inde. L’intégration de NTPC au projet via Ashvini ouvre la voie à un nouveau modèle de financement et de développement pour les futures unités.
Avancement du programme nucléaire national
Deux unités de 700 MWe à Kakrapar, dans l’État du Gujarat, sont déjà en exploitation commerciale. L’unité 7 du Rajasthan a été connectée au réseau en mars, tandis que l’unité 8 est encore en construction. Ces projets marquent une accélération du programme nucléaire civil de l’Inde, dont la feuille de route vise une augmentation significative de la capacité installée dans les décennies à venir.
Selon les conditions de l’autorisation, l’approbation du site Mahi Banswara reste valide pendant cinq ans. D’autres étapes réglementaires, notamment les autorisations de construction et de mise en service, devront être franchies avant le démarrage effectif des travaux.