L’Inde navigue entre sanctions américaines et dépendance au pétrole russe

Face aux menaces de sanctions secondaires américaines, les raffineurs indiens ralentissent leurs achats de brut russe tout en explorant des alternatives coûteuses, révélant les défis complexes de la sécurité énergétique.

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Les raffineurs indiens adoptent une approche prudente concernant leurs accords d’importation avec la Russie, intensifiant simultanément leurs efforts pour diversifier davantage leur panier d’approvisionnement en pétrole brut. Cette stratégie intervient alors qu’ils attendent des signaux plus clairs concernant les sanctions secondaires menacées par le président américain Donald Trump, qui a fixé un ultimatum au 8 août pour que le Kremlin accepte de mettre fin à la guerre en Ukraine.

New Delhi a donné carte blanche à ses raffineurs pour planifier leurs achats de pétrole en gardant à l’esprit la viabilité commerciale. Les raffineurs privilégient désormais un équilibre délicat en augmentant leurs achats auprès des États-Unis et d’autres fournisseurs non-OPEP. L’Inde est devenue le plus grand importateur de pétrole brut russe, avec des flux atteignant 1,80 million de barils par jour en 2024, devançant la Chine qui en a importé 1,24 million de barils par jour et la Turquie avec 0,3 million de barils par jour.

Des mécanismes de paiement complexes révèlent les tensions géopolitiques

Les défis de paiement constituent un aspect crucial non évoqué publiquement. L’Inde effectue environ 10% de ses paiements pour le pétrole russe en yuan chinois, le reste étant réglé en roupies indiennes et en dirhams des Émirats arabes unis. Cette configuration complexe résulte de l’exclusion de la Russie du système SWIFT, forçant les deux pays à explorer des alternatives comme le système de messagerie financière SPFS développé par la banque centrale russe.

La question de l’accumulation de roupies dans les banques indiennes pose un défi particulier. Des milliards de roupies restent bloquées, Moscou cherchant des moyens de rapatrier ces fonds, potentiellement en les convertissant en dirhams ou en yuan. Cette situation illustre les limites d’un système de paiement bilatéral lorsque le déficit commercial est déséquilibré, l’Inde important massivement plus qu’elle n’exporte vers la Russie.

Une infrastructure de raffinage flexible mais sous pression

La capacité de raffinage indienne, atteignant 256,8 millions de tonnes métriques par an (MMTPA), offre une flexibilité technique remarquable. Les raffineries indiennes, notamment celle de Reliance Industries à Jamnagar, ont démontré leur capacité à traiter plus de 216 grades différents de pétrole brut, leur permettant théoriquement de s’adapter rapidement à de nouvelles sources d’approvisionnement. Cette flexibilité technique reste néanmoins limitée par des considérations économiques substantielles.

Les sanctions de l’Union européenne sur Nayara Energy et la possibilité de sanctions supplémentaires de Washington ont incité les raffineurs indiens à adopter une approche attentiste. Les perturbations logistiques pétrolières persistent au terminal de Nayara Energy à Vadinar, les opérateurs de pétroliers traditionnels devenant de plus en plus prudents concernant les échanges liés à la Russie. Les données de trafic maritime montrent un trafic relativement réduit de navires au terminal après l’annonce de l’UE.

Des réserves stratégiques insuffisantes face aux risques géopolitiques

Les réserves stratégiques de pétrole (SPR) indiennes révèlent une vulnérabilité significative. Avec une capacité actuelle de seulement 5,33 millions de tonnes métriques, ces réserves ne couvrent que 9,5 jours de consommation nationale, loin des 90 jours recommandés par l’Agence internationale de l’énergie. Le budget 2025-26 a alloué 5 597 crores de roupies pour la phase II du projet ISPRL, visant à ajouter 6,5 MMT de capacité supplémentaire à Chandikhol et Padur.

Cette expansion reste insuffisante face à l’ampleur du défi. Même avec les stocks commerciaux des compagnies pétrolières ajoutant 64,5 jours de couverture, l’Inde n’atteindrait que 85 jours de réserves totales après l’achèvement de la phase II. Cette situation limite considérablement la marge de manœuvre du pays face à d’éventuelles disruptions d’approvisionnement.

Un coût de substitution potentiellement prohibitif

L’impact financier d’un abandon du pétrole russe serait considérable. Les analystes estiment que la facture annuelle d’importation de pétrole de l’Inde pourrait augmenter de 9 à 11 milliards de dollars si le pays était contraint de se détourner du brut russe. Cette augmentation représenterait environ 8% de la facture pétrolière totale de 137 milliards de dollars enregistrée l’année dernière.

Les alternatives du Moyen-Orient, notamment l’Irak et l’Arabie saoudite, offrent peu de réductions de prix substantielles. Le pétrole brut Basrah d’Irak, à 76 dollars le baril, n’offre aucune économie significative par rapport au Brent, tandis que la capacité de réserve limitée de l’Irak en fait un substitut peu fiable pour les volumes russes perturbés. Les exportateurs d’Asie occidentale comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, autrefois acteurs dominants, ont été marginalisés par les importantes réductions sur le pétrole russe.

Les raffineurs indiens explorent prudemment la diversification, recherchant des volumes du Nigeria, de l’Angola et du Brésil. Ces nations offrent des bruts moyens et lourds adaptés aux configurations de raffinage indiennes. La construction de liens commerciaux fiables et de cadres logistiques avec ces fournisseurs nécessite du temps, un luxe que l’Inde pourrait ne pas avoir si les sanctions s’intensifient rapidement. L’évolution de cette situation déterminera si l’Inde peut maintenir sa croissance économique tout en naviguant dans les complexités géopolitiques du marché énergétique mondial.

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