L’Inde franchit une nouvelle étape dans sa politique énergétique en imposant, dès 2026, l’utilisation exclusive de panneaux solaires produits localement. Cette décision, prise par le ministère indien des énergies renouvelables, vise à réduire la dépendance du pays envers les importations chinoises, qui alimentent actuellement 70 % de la capacité de production solaire nationale.
Les entreprises indiennes, notamment Reliance Enterprises et Tata Power, sont les principaux acteurs du secteur et dépendent largement des équipements chinois pour répondre à la demande croissante en énergie solaire. Bien que les projets gouvernementaux soient déjà soumis à des exigences similaires, cette nouvelle réglementation s’appliquera désormais à tous les projets soumis après la publication de ce décret.
Une montée en puissance de la production locale
Pour répondre à ces exigences, seuls les modules photovoltaïques fabriqués à partir de cellules locales pourront être utilisés. Cependant, la capacité de production actuelle de cellules solaires en Inde est jugée insuffisante. Le gouvernement s’est engagé à publier une liste de fabricants agréés pour garantir la conformité des équipements aux nouvelles normes. Cette liste, encore en cours d’élaboration, vise à encourager l’augmentation significative de la production nationale dès l’année prochaine.
Selon le rapport de Mercom India, une société de conseil basée à Bangalore, la production de panneaux solaires en Inde devrait atteindre 95 gigawatts d’ici la fin de l’année. Ce chiffre reflète l’essor rapide de l’industrie solaire locale, encouragé par des politiques de soutien et une demande accrue pour des solutions énergétiques durables.
Un enjeu stratégique et économique
Cette décision s’inscrit dans une volonté stratégique de réduire les importations, principalement chinoises, tout en renforçant la capacité manufacturière nationale. Le développement de la filière solaire locale offre également une opportunité de créer des emplois et de stimuler l’économie. Toutefois, des défis subsistent, notamment la nécessité d’augmenter rapidement la production de cellules solaires pour répondre à la demande future.
Le décret stipule que cette nouvelle exigence sera appliquée indépendamment des dates de mise en service des projets, renforçant ainsi l’engagement du gouvernement envers une transition énergétique souveraine et durable.