L’Inde a exprimé des réserves claires au sujet de la construction par la Chine d’un barrage monumental sur le Yarlung Tsangpo, une rivière transfrontalière essentielle. Évalué à 137 milliards de dollars, ce projet revêt une importance stratégique et économique significative pour Pékin. Cependant, il soulève des tensions politiques avec New Delhi et des inquiétudes croissantes quant à son impact sur les États en aval.
Un différend politique majeur
Pour l’Inde, la maîtrise des ressources hydriques partagées avec la Chine est une question de sécurité nationale. L’ampleur du barrage, annoncé par Pékin comme le plus grand projet hydraulique au monde, pourrait influencer le débit du Brahmapoutre en aval, affectant les activités agricoles et économiques en Inde et au Bangladesh.
Lors d’une réunion bilatérale, l’Inde a insisté sur la nécessité de préserver les droits des États en aval. Les discussions s’intensifient avec l’entrée des États-Unis dans le débat. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale américaine, a déclaré que ce type de projets pourrait avoir des répercussions environnementales et climatiques significatives, citant des exemples similaires en Asie du Sud-Est.
Un projet à double enjeu
La Chine justifie ce barrage par sa volonté d’accélérer sa transition énergétique et de se prémunir contre les risques hydrologiques croissants. Mais ce projet s’inscrit également dans une stratégie géopolitique plus large visant à renforcer son contrôle sur les ressources naturelles partagées avec ses voisins.
En parallèle, l’Inde, second acteur clé de la région, met en garde contre les risques économiques liés à une réduction potentielle des ressources hydriques dans l’État d’Arunachal Pradesh. Le gouvernement indien s’est montré inflexible quant à la nécessité de surveiller de près les initiatives hydrauliques transfrontalières.
Impacts économiques et énergétiques
Les implications économiques de ce barrage dépassent le simple cadre énergétique. Sa construction mobilisera des investissements colossaux et pourrait affecter le coût de l’énergie dans la région. En aval, l’Inde et le Bangladesh pourraient subir des perturbations économiques, ce qui compliquerait encore les relations commerciales dans cette zone déjà fragile.
Malgré les assurances de Pékin concernant la viabilité écologique du projet, les experts régionaux mettent en garde contre des impacts imprévisibles sur l’écosystème fluvial et les populations locales. Ces craintes pourraient influencer les décisions d’investissement et les collaborations internationales autour de projets similaires.