L’Inde ambitionne de devenir un hub de technologies propres, mais fait face à des défis d’infrastructure et de politique

L’Inde vise à devenir un centre mondial de fabrication de technologies propres d’ici 2030, grâce à des politiques d’incitation. Cependant, des défis liés à l’innovation technologique, aux lacunes d’infrastructure et aux risques politiques pourraient freiner sa progression.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

L’Inde aspire à jouer un rôle de premier plan dans la production mondiale de technologies propres pour soutenir sa croissance économique et réduire ses émissions de carbone. Le gouvernement a mis en place des politiques telles que le Production-Linked Incentive (PLI) pour attirer les investissements dans les modules solaires et les batteries, afin de répondre à la demande nationale et se positionner sur la chaîne d’approvisionnement mondiale de l’énergie propre.

Une politique de soutien à la fabrication locale

D’ici 2030, l’Inde s’est fixé des objectifs ambitieux pour le secteur des technologies propres. Le pays a mis en place diverses politiques visant à stimuler la fabrication locale. Parmi elles, on retrouve des taxes douanières sur les biens importés, la liste des fabricants et modèles approuvés, ainsi que des incitations directes à travers le PLI. Ces mesures encouragent la production nationale et l’innovation dans le secteur de l’énergie propre.

Grâce à ces politiques, la capacité de production de technologies propres en Inde devrait augmenter de manière significative d’ici 2030 : 107 GW pour les modules photovoltaïques (PV), 20 GW pour les nacelles éoliennes, 69 GWh pour les cellules de batteries et 8 GW équivalents pour les électrolyseurs. Cette croissance permettrait à l’Inde d’atteindre l’autosuffisance totale pour le PV solaire et l’éolien, ainsi qu’une autosuffisance à plus de 90 % pour les cellules de batteries d’ici 2030.

Nouvelles opportunités pour les exportations indiennes

En 2023, la demande de composants pour les technologies propres, tels que les modules PV solaires, les batteries, les turbines éoliennes et les électrolyseurs, a été largement comblée par les importations, dont 65 % provenaient de Chine. Pendant ce temps, la production locale indienne, bien que limitée, ciblait principalement les pays occidentaux, générant des prix plus élevés.

Avec la domination chinoise sur les composants de technologies propres, de nombreux marchés ont renforcé les barrières commerciales et les exigences de contenu local. Par exemple, les États-Unis ont imposé des droits antidumping et compensateurs élevés sur les importations de cellules et modules solaires chinois, et enquêtent actuellement sur les capacités de production des fabricants chinois en Asie du Sud-Est. En conséquence, l’Inde a considérablement augmenté ses expéditions de modules vers les États-Unis, atteignant 5 GW en 2023, soit 7,4 fois plus que ses exportations de 2022, gagnant ainsi des parts de marché sur les modules chinois.

Dans le secteur de l’éolien, la dynamique concurrentielle a également changé. Les fabricants de turbines occidentaux, historiquement dominants, peinent désormais à obtenir des commandes, tandis que le marché est de plus en plus dominé par deux entreprises locales et un fournisseur chinois de premier plan. Cette évolution a conduit à un défi unique : bien que l’Inde dispose d’une vaste capacité de fabrication de turbines, une grande partie reste sous-utilisée, tandis qu’une fraction plus petite de cette capacité fonctionne à pleine capacité.

Certains fabricants occidentaux ont déjà réorienté leurs usines en Inde vers l’exportation, tandis que d’autres envisagent cette option. Toutefois, cette transition nécessite des investissements supplémentaires de la part de ces entreprises, qui font déjà face à des difficultés financières. Leur priorité reste les marchés plus rentables en Europe et en Amérique du Nord, rendant l’engagement à transformer leurs opérations indiennes plus complexe.

Les coûts et le mix de produits parmi les défis de l’Inde

Même une augmentation substantielle de la capacité de fabrication pourrait ne pas suffire à accélérer les installations renouvelables nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux de l’Inde. Le secteur des technologies propres en Inde est encore à ses débuts et fait face à de nombreux défis : manque d’innovation technologique, pénurie de main-d’œuvre qualifiée, rareté des matières premières, infrastructures incomplètes, et risques liés à des politiques incohérentes et retardées.

Dans le secteur du PV solaire, l’Inde peine à atteindre les niveaux souhaités de production de polysilicium et de wafers. Par conséquent, le pays restera dépendant des importations pour combler ces lacunes, ce qui nuit à sa compétitivité en termes de coûts.

De plus, le mix de produits éoliens préféré en Inde ne correspond pas naturellement aux normes mondiales, ce qui nécessiterait des investissements supplémentaires pour adapter la base manufacturière aux exportations. Par ailleurs, alors que l’Inde se lance dans le développement de l’éolien offshore, des investissements supplémentaires dans la fabrication pourraient s’avérer nécessaires dans un marché déjà surapprovisionné, car l’infrastructure actuelle pour la production onshore n’est pas optimisée pour les projets offshore. Cependant, l’ampleur de ces investissements dépendra de l’entreprise qui remportera les contrats d’éoliennes offshore.

Les fabricants locaux entrant dans l’industrie des batteries en Inde devront consacrer du temps à développer et améliorer leurs capacités de production. Actuellement, les opérations de fabrication en Inde se limitent principalement à l’assemblage de packs de batteries. Ces fabricants sont confrontés à des obstacles importants, notamment des dépenses en capital élevées, des complexités technologiques et des défis pour sécuriser des matières premières essentielles. En l’absence d’un écosystème de chaîne d’approvisionnement pour les batteries, il est plus économique pour l’Inde d’importer des cellules de batteries lithium-ion d’autres pays.

Parallèlement, les objectifs de l’Inde en matière d’hydrogène paraissent excessivement ambitieux, reflétant les tendances observées au niveau mondial, avec un engouement considérable autour de l’hydrogène. Bien que la capacité des électrolyseurs en Inde devrait croître de manière significative d’ici 2030, le secteur de l’hydrogène électrolytique reste largement sous-développé, nécessitant une approche plus fondamentale. De plus, l’électrolyseur n’est qu’un composant d’une installation à hydrogène ; de nombreux autres éléments, tels que les transformateurs et les sources d’énergie renouvelable comme le solaire et l’éolien, sont essentiels. Ces composants supplémentaires retardent souvent les calendriers de projet, compliquant davantage le processus de développement global.

Le gouvernement tchèque prépare le rachat de CEZ dans une opération à $9.6bn

Plusieurs scénarios sont à l’étude pour reprendre le contrôle de CEZ, acteur clé de l’électricité en Tchéquie, avec une opération estimée à plus de CZK200bn ($9.6bn), selon le ministre de l’Industrie.

La France reporte à 2026 la publication de sa feuille de route énergétique

Le gouvernement reporte à début 2026 la publication de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie, freinée par des tensions politiques autour du partage entre nucléaire et renouvelables.

L’Indonésie vise $92bn pour verdir sa production électrique industrielle d’ici 2050

L’Indonésie prévoit $31bn d’investissements d’ici 2030 pour décarboner son électricité captive, mais reste entravée par sa dépendance au charbon et des incertitudes sur les financements internationaux.
en_114018181243540

Une frappe de drones coupe l’électricité à Khartoum et Port-Soudan, deux secouristes tués

Une attaque contre la station d’Al-Muqrin a paralysé une partie du réseau électrique soudanais, affectant plusieurs États et tuant deux secouristes lors d’une seconde frappe sur le site en feu.

La Bolivie met fin aux subventions sur les carburants pour contenir la crise monétaire

Le gouvernement bolivien supprime les subventions sur l’essence et le gazole, mettant un terme à un système en vigueur depuis vingt ans dans un contexte de tensions budgétaires et de raréfaction des devises.

Le régulateur polonais enquête sur des opérations suspectes avant l’annonce d’Orlen

Le gendarme financier polonais a lancé une procédure judiciaire sur des transactions douteuses liées à Energa, survenues juste avant l’annonce du projet de rachat total par Orlen.
en_114017181228540

Dalkia remporte la gestion du réseau de chaleur de Paris pour €15bn jusqu’en 2050

Le Conseil de Paris confie à Dalkia, filiale d’EDF, un contrat de €15bn sur 25 ans pour opérer le réseau de chaleur de la capitale, retiré à Engie, délégataire historique, dans un contexte politique tendu à l’approche des élections municipales.

La Norvège veut obliger ses opérateurs à se préparer à des sabotages multiples

Le régulateur norvégien de l’énergie propose une réforme imposant aux opérateurs de réseau électrique une capacité de réparation multi-sites face à des actes de sabotage simultanés, avec un surcoût annuel estimé de 100 à 300 NOK par foyer.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.
en_114017171228540

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.
en_114014141228540

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.
en_114099991236540

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.
en_114088881233540-2

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.