Selon le rapport « Norway Emissions Assessment » de Wood Mackenzie, une substitution des hydrocarbures norvégiens par des importations en Europe entraînerait une augmentation notable des émissions de CO2. Les analyses montrent que de 2024 à 2040, cette substitution pourrait ajouter 230 millions de tonnes de CO2 équivalent dans l’atmosphère. Cette situation s’explique par l’intensité carbone plus élevée des hydrocarbures importés par rapport à ceux produits en Norvège.
La Norvège, qui est le plus grand producteur européen d’hydrocarbures, exporte plus de 90 % de sa production vers l’Europe. Toutefois, cette région demeure un importateur net. L’intensité carbone des hydrocarbures importés, en particulier le pétrole et le gaz, est respectivement trois et six fois plus élevée que celle des hydrocarbures norvégiens. Ces écarts sont dus aux longues distances de transport et aux standards environnementaux moins stricts des autres pays producteurs.
Standard Opérationnel et Transition Énergétique
Les hydrocarbures produits en Norvège bénéficient de standards opérationnels très stricts, incluant une électrification massive des opérations grâce à l’hydroélectricité et une gestion rigoureuse des émissions de méthane. Cette approche permet de maintenir une intensité carbone extrêmement basse, un atout essentiel dans le contexte actuel de transition énergétique en Europe.
Malgré une diminution anticipée de la demande en hydrocarbures, ces derniers devraient encore représenter plus de 50 % du mix énergétique européen en 2040. Le faible impact carbone des hydrocarbures norvégiens leur confère un rôle crucial pour accompagner cette transition tout en limitant l’empreinte écologique globale.
Répercussions pour la Politique Énergétique Européenne
Les implications du rapport de Wood Mackenzie sont significatives pour les décideurs politiques européens. Une réduction de la production norvégienne d’hydrocarbures, sans une alternative à faible intensité carbone, pourrait compromettre les efforts de réduction des émissions du continent. En conséquence, les stratégies de substitution devront être minutieusement évaluées pour éviter un impact environnemental négatif.
Le maintien de standards de production élevés est indispensable pour minimiser les émissions de CO2 en Europe. Le rapport met en évidence l’importance des hydrocarbures norvégiens dans ce contexte, qui, grâce à leur faible intensité carbone, constituent une solution transitoire pour répondre aux besoins énergétiques européens tout en respectant les objectifs climatiques.
La transition énergétique en Europe exige une prise en compte des impacts environnementaux de chaque source d’approvisionnement. La Norvège, avec ses capacités de production à faible intensité carbone, continuera de jouer un rôle stratégique pour répondre à ces défis.