L’IEA profite de la conférence S&P Global Platts Hydrogen Markets Europe pour rappeler l’écart entre la trajectoire actuelle de l’offre et de la demande sur le marché de l’hydrogène.
L’IEA alerte sur la non-corrélation entre l’offre et la demande
En 2020, la demande en hydrogène s’élevait à plus de 90 millions de tonnes sur l’année. Selon les estimations de l’Agence, la demande devrait doubler d’ici à 2030 et se multiplier par 6 d’ici à 2050.
Or, au rythme actuel de développement des projets, le marché n’atteindra que 120 millions de tonnes/an d’ici à 2030. Et ce, seulement si les promesses gouvernementales existantes sont respectées (vente aux enchères du carbone coercitives, etc…). Si elles ne le sont pas, le marché n’atteindra que les 105 millions de tonnes.
Par conséquent, le développement actuel du marché n’est pas suffisant. Notamment pour atteindre les objectifs de neutralité carbone de l’économie d’ici à 2050. Pourtant, plusieurs économies sont en passe de développer une ressource importante. C’est le cas pour l’hydrogène en Corée du Sud, en Chine, mais aussi en Europe.
L’Europe
L’Union Européenne (UE) se fixe pour objectif de produire 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable d’ici à 2030. En revanche, cela demande un approvisionnement supplémentaire de 477 TWh/an en électricité renouvelable (EnR) d’ici à 2030.
Le défi est considérable. Pour le replacer dans son contexte, Platts Analytics rappelle que l’ensemble du système électrique de l’UE a ajouté 380 TWh/an d’EnR et de production hydroélectrique au cours de la décennie 2010-2020. L’analyste ajoute que le système électrique lui-même a besoin de 650 TWh supplémentaires d’ici à 2030.
Le marché de l’hydrogène doit donc composer avec l’émergence d’autres marchés qui, pour certains, sont plus rentables sur le court terme. Pour l’heure, Platts évalue le coût de la production d’hydrogène renouvelable en fourchette basse à environ €12,5/kg et d’hydrogène bleu à €6/kg.