L’intelligence artificielle est en passe de devenir un moteur de la consommation énergétique mondiale. Face à cette dynamique, l’IEA a annoncé la création d’un observatoire destiné à évaluer l’impact énergétique des centres de données et infrastructures numériques. L’objectif affiché est de quantifier avec précision les besoins en électricité des systèmes alimentant l’IA et de fournir des données en source ouverte.
Une consommation énergétique en forte croissance
Les centres de données, éléments clés des technologies basées sur l’IA, ont représenté environ 1,4 % de la consommation électrique mondiale en 2023, selon une étude du cabinet Deloitte. Ce chiffre devrait presque tripler d’ici 2030 pour atteindre 3 %, soit près de 1 000 térawattheures (TWh), un niveau équivalent à la consommation électrique combinée de la France et de l’Allemagne.
D’après les estimations de l’IEA, la consommation des centres de données pourrait augmenter de plus de 75 % entre 2022 et 2026, en raison de la croissance accélérée des usages de l’IA générative et des cryptomonnaies. Cette évolution s’explique par l’augmentation du volume de calculs nécessaires pour entraîner et exploiter ces modèles avancés.
Une initiative pour centraliser les données
L’initiative annoncée par l’IEA a pour vocation de suivre en temps réel l’évolution de la consommation énergétique des centres de données à travers le monde. L’organisation collaborera avec les entreprises du secteur pour obtenir des informations détaillées et permettre une analyse plus précise des tendances en matière de demande électrique.
Selon l’Élysée, l’observatoire contribuera à fournir des chiffres consolidés et fiables afin d’éviter la dispersion des estimations relayées dans les médias. L’enjeu pour les gouvernements et les entreprises est d’évaluer avec précision l’impact de l’IA sur les infrastructures énergétiques et d’anticiper les besoins futurs.
Une initiative qui s’inscrit dans un cadre plus large
En parallèle, l’Union internationale des télécommunications (UIT) travaille sur la création d’une coalition regroupant des entreprises du secteur de l’IA pour garantir une approche coordonnée de l’optimisation énergétique. Cette initiative, annoncée lors du Sommet de Paris sur l’intelligence artificielle, vise à développer des stratégies permettant d’accompagner l’expansion de l’IA tout en maîtrisant son impact sur les réseaux électriques.
Dans ce contexte, l’observatoire de l’IEA pourrait devenir un outil de référence pour suivre les évolutions du secteur et aider les décideurs à anticiper les ajustements nécessaires pour répondre à la demande croissante en électricité des technologies émergentes.