Les licences d’exploitation de pétrole et de gaz dans le Golfe du Mexique, autorisées par le président Biden, rompent sa promesse de campagne en faveur du climat, suscitant ainsi la controverse.
Le gouvernement américain de Joe Biden a récemment annoncé sa décision de délivrer de nouvelles licences d’exploitation de pétrole et de gaz dans le Golfe du Mexique, provoquant une vive réaction des associations écologistes et de l’industrie des hydrocarbures. Cette décision, qui va à l’encontre de la promesse de campagne du président démocrate en faveur de la lutte contre le changement climatique, suscite des débats intenses.
Contexte et Implications
L’annonce faite par le département de l’Intérieur a choqué de nombreux défenseurs de l’environnement, qui considèrent cette mesure comme un revers majeur dans la lutte contre le changement climatique. La décision autorise trois licences de forages pour la période 2025-2029, un nombre considérablement plus faible que les 47 prévus pour cette même période sous l’administration précédente de Donald Trump.
Selon le département de l’Intérieur, cette décision découle de la législation connue sous le nom d’Inflation Reduction Act (IRA), qui oblige l’État à ouvrir des permis d’exploitation d’hydrocarbures pour pouvoir autoriser davantage de projets éoliens. Cette mesure a été intégrée dans le cadre de l’effort du président Biden en faveur de la transition énergétique et climatique, bien qu’il ait dû faire des compromis pour obtenir l’approbation du Congrès en 2022.
Débattue avec passion des deux côtés du spectre politique, cette décision est défendue par l’administration Biden-Harris comme un moyen de soutenir l’industrie éolienne en croissance. « L’administration Biden-Harris est déterminée à construire un futur basé sur les énergies propres et qui assure une indépendance énergétique à l’Amérique », a déclaré Deb Haaland, ministre de l’Intérieur.
Réactions et Critiques
Cependant, les associations de défense de l’environnement et du climat ont vivement critiqué cette décision. Beth Lowell de l’NGO Oceana la qualifie de « plus que décevante », soulignant que cette mesure survient alors que les États-Unis font face à des catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et graves, notamment des incendies, des sécheresses, des ouragans et des inondations. Elle accuse également le président Biden de privilégier les intérêts des pollueurs au détriment des solutions réelles pour le climat.
Mattea Mrkusic, de l’association Evergreen Action, rappelle que les experts ont averti depuis des années que toute nouvelle production d’énergie fossile est incompatible avec l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. De plus, l’Agence internationale de l’énergie (IEA) a récemment confirmé que de tels projets d’énergies fossiles ne sont pas nécessaires pour répondre à la demande en énergie.
Le principal lobby pétrolier américain, l’American Petroleum Institute, critique également la décision en la qualifiant d' »trop restreinte ». Mike Sommers, président de l’API, estime que cette politique énergétique contribue à l’inflation et aux coûts élevés à la pompe, qui sont déjà ressentis par les Américains.
Les conséquences de la décision
La décision du gouvernement américain de délivrer de nouvelles licences d’exploitation de pétrole et de gaz dans le Golfe du Mexique a provoqué une réaction mitigée, avec des avantages potentiels pour l’industrie éolienne, mais également de fortes critiques de la part des écologistes et de l’industrie des hydrocarbures. Elle souligne les défis complexes auxquels l’administration Biden est confrontée dans sa tentative de concilier les objectifs environnementaux avec les réalités politiques et économiques actuelles. Cette décision aura sans aucun doute des répercussions importantes sur le débat sur le climat aux États-Unis.