Les ports pétroliers de l’Est de la Libye, notamment Brega, Es Sider et Marsa El Hariga, rouvrent progressivement pour le chargement de pétrole brut, selon des données de suivi des navires et des sources du secteur. Après plusieurs semaines d’arrêt causées par des tensions politiques internes, cette reprise marque une étape significative dans le rétablissement de l’industrie pétrolière libyenne. Les pourparlers entre les factions rivales sous l’égide de l’ONU semblent favoriser une normalisation graduelle des exportations.
Les premiers chargements incluent un million de barils de brut Sarir en direction de la Grèce et 600 000 barils d’Abu Attifel vers Malte. Cette reprise reste cependant partielle, avec certaines zones telles que Ras Lanuf encore en attente d’une réouverture complète. Zueitina, quant à elle, prépare de nouveaux créneaux de chargement après avoir accueilli récemment un navire. Les flux de brut de certains champs pétroliers vers les ports ne sont pas encore pleinement rétablis, ce qui rend la situation incertaine.
Contexte Politique et Implications pour le Marché
La fermeture des ports et des champs pétroliers libyens fin août fait suite à un conflit entre les gouvernements rivaux de Tripoli et Benghazi, déclenché par une tentative de destitution du gouverneur de la banque centrale. Cette situation a conduit à une réduction drastique de la production de pétrole brut, représentant une perte de 725 000 barils par jour, soit 63 % de la production nationale selon les estimations de Commodity Insights. Le secteur pétrolier libyen, source majeure de revenus, est particulièrement vulnérable aux fluctuations politiques internes.
Les discussions dirigées par l’ONU débouchent sur un accord temporaire début septembre, avec un engagement des parties à nommer un nouveau gouverneur de la banque centrale dans les 30 jours. Cette évolution encourage un certain optimisme pour une reprise plus stable des exportations de pétrole brut, mais la situation demeure fragile, influençant les marchés pétroliers mondiaux.
Répercussions sur les Différentiels de Prix
L’incertitude entourant la reprise des exportations libyennes impacte directement les prix des crudes doux méditerranéens concurrents tels que l’Azeri Light et le Saharan Blend, qui voient leurs différentiels grimper. Le 9 septembre, l’Azeri Light atteint une prime de 3,77 $/baril par rapport au Dated Brent, le plus haut niveau depuis janvier. Les marchés pétroliers, réagissant aux évolutions libyennes et à d’autres facteurs régionaux, continuent de surveiller attentivement les signaux de reprise complète ou de nouvelles interruptions.
La maintenance prévue en octobre au champ pétrolifère de Kashagan au Kazakhstan ajoute une pression supplémentaire sur les approvisionnements de crudes légers dans la région. Les différentiels du brut Murban restent élevés, accentués par les perturbations de la production en Libye. Cette dynamique de marché démontre la sensibilité continue des prix à la situation libyenne et la dépendance du secteur pétrolier mondial à des sources d’approvisionnement clés.