La production a repris sur deux gisements pétroliers majeurs en Libye. Après une fermeture forcée jeudi par des personnes protestant contre l’interpellation d’un ancien ministre à son arrivée à Tripoli, a indiqué le ministère du Pétrole libyen dimanche.
Libye : Les opérations pétrolières reprennent malgré des tensions
« Les opérations ont repris sur les gisements d’al-Charara (…) et al-Fil (…) après avoir été suspendues » jeudi, a annoncé le ministère du Pétrole et du gaz du gouvernement d’unité nationale dans un bref communiqué, sans mentionner la cause de la fermeture.
Faraj Boumtari, ancien ministre des Finances en 2018, avait été interpellé mercredi à son arrivée à l’aéroport de Mitiga (Tripoli) par des agents de l’Organe de la Sécurité intérieure (OSI). Et conduit dans un lieu inconnu. Des membres de sa tribu, les Zouaya, avaient menacé jeudi de bloquer les sites et terminaux pétroliers. Ainsi que de couper l’approvisionnement en eau de la capitale s’il n’était pas relâché. Selon des médias locaux, M. Boumtari a été relâché samedi sur demande du Procureur général après avoir été détenu par l’OSI.
La Mission d’appui de l’ONU en Libye, qui avait dénoncé jeudi des « enlèvements et détentions arbitraires », s’est félicitée de la libération de M. Boumtari, exhortant les autorités à relâcher « immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris des civils, des militants de la société civile et des figures politiques ».
Lutte pour le pouvoir en Libye : l’enjeu des gisements pétroliers
Dotée des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, secouée par des divisions entre l’Est et l’Ouest du pays.
Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir depuis plus d’un an. L’un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, l’autre dans l’Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar. Al-Charara, situé dans le sud-ouest de la Libye, est l’un des plus importants gisements du pays. Il produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour (contre 1,5 à 1,6 million avant 2011).
La société Akakus estdétenue conjointement par la Compagnie nationale de pétrole libyenne (NOC), l’Espagnol Repsol, le Français Total, l’Autrichien OMV et le Norvégien Statoil. Elle gère activement le champ. La coentreprise Mellitah Oil & Gas est composée de la NOC et du géant italien Eni. Elle gère activement le champ-Fil, situé dans le bassin de Morzouq au sud-ouest de Tripoli. Qui produit quotidiennement en temps normal environ 70 000 barils.