La campagne de l’Ukraine par drones contre les raffineries russes pourrait affecter un commerce pétrolier lucratif en Libye, situé à plus de 4 000 km de distance. Ce commerce, qui implique l’importation de carburant russe via des intermédiaires en Turquie, a émergé comme une route commerciale pour Moscou ces dernières années en réponse aux sanctions occidentales. Toutefois, une grande partie de ce pétrole est prétendument acheminée hors de Libye vers le Soudan, alimentant les conflits régionaux.
Répercussions sur les flux de produits
La capacité de raffinage russe subit de lourdes pertes suite aux attaques ukrainiennes. Celles-ci influencent les flux de produits, alors que la Russie cherche à protéger les approvisionnements en carburant pour son armée et ses centres de population avant la demande estivale. Cela pourrait contraindre les contrebandiers à rechercher d’autres sources de carburant pour maintenir le commerce noir en Libye, récemment critiqué par le Premier ministre Abdul Hamid al-Dbeiba.
Les défis de la contrebande de carburant
Selon les analystes, la quantité de carburant importé en Libye devrait largement suffire à la demande domestique. Pourtant, des pénuries de carburant et de longues files d’attente aux stations-service sont fréquemment signalées, suggérant une contrebande massive vers des pays voisins. Cette situation alimente les critiques envers le gouvernement de Dbeiba, accusé de négligence face à ce phénomène.
Les conséquences des attaques ukrainiennes
Les attaques ukrainiennes contre la Russie ont déjà commencé à affecter les expéditions de produits vers la Libye. Les exportations russes de diesel et d’essence vers la Libye, qui avaient atteint des niveaux record en janvier, ont depuis diminué de moitié en mars. Ces évolutions placent la Libye dans une situation complexe, où la controverse croissante autour de la contrebande de carburant interroge la stabilité du gouvernement de Dbeiba.
La controverse autour de la contrebande de carburant et le programme de subventions pourrait exacerber les tensions politiques en Libye, déjà divisée entre plusieurs factions. Les appels à réformer le programme de subventions, qui draine les réserves étrangères du pays, et l’investigation sur la gestion des importations de carburant par la National Oil Corp (NOC) lybienne soulignent les défis auxquels le pays est confronté dans sa quête de stabilité et de prospérité économique.