La Libye, dont les ressources pétrolières représentent environ 3 % des réserves mondiales prouvées, pourrait connaître une reprise économique en 2025, soutenue par l’augmentation de sa production de pétrole. Selon une déclaration publiée le 16 avril par le Fonds monétaire international (FMI) à la suite d’une mission dans le pays, cette reprise pourrait se traduire par une croissance notable du produit intérieur brut (PIB). En 2024, le pétrole et le gaz ont continué de dominer l’économie libyenne, représentant près de 68 % du PIB, 97 % des exportations et plus de 90 % des recettes fiscales, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Cependant, cette perspective reste incertaine sans une révision en profondeur des politiques économiques et une diversification des secteurs économiques. Le FMI a souligné que la dépendance excessive aux hydrocarbures expose la Libye à des risques liés aux fluctuations des prix mondiaux du pétrole et aux tensions internes, comme l’ont montré les violences récentes dans la raffinerie de Zawiya. La stabilité politique, toujours fragile, reste un facteur essentiel pour permettre une croissance soutenue. Ainsi, bien que la BAD prévoie une croissance de 6,2 % pour 2025, cela dépendra en grande partie de la stabilité des prix et de la production de pétrole et de gaz.
Les défis structurels de l’économie libyenne
Malgré une perspective de croissance, le FMI avertit que la situation économique actuelle de la Libye reste trop vulnérable pour permettre une diversification efficace. Le pays souffre de faiblesses dans ses activités hors hydrocarbures, d’un manque de financements, et d’une réglementation inefficace. Ce climat d’incertitude, associé à des dépenses publiques soutenues, freine le développement du secteur privé. En outre, l’absence de réformes dans des domaines clés tels que les subventions, la gouvernance et le soutien au secteur privé compromet l’efficacité de l’économie.
Un appel à des réformes budgétaires et fiscales
Les perspectives de croissance à long terme pour la Libye restent étroitement liées aux réformes politiques et économiques. Le FMI a insisté sur la nécessité d’adopter des réformes budgétaires importantes pour stabiliser les finances publiques et garantir la viabilité économique à long terme. L’institution internationale a souligné qu’il était crucial de réformer le système des salaires et des subventions, ainsi que de promouvoir les recettes en dehors du secteur pétrolier. Ces efforts seraient essentiels pour attirer les investissements étrangers et augmenter la production de brut, contribuant ainsi à renforcer l’économie libyenne face aux défis mondiaux.