La Libye a connu une nouvelle escalade de violence dans la région de Zawiya, à 45 kilomètres à l’ouest de Tripoli, entraînant l’arrêt de l’une de ses principales raffineries. Dimanche à l’aube, des affrontements entre groupes armés locaux ont éclaté aux abords de l’installation, provoquant d’importants dégâts et des incendies sur plusieurs infrastructures.
Construite en 1974, la raffinerie de Zawiya est essentielle pour le pays. Avec une capacité de raffinage dépassant les 120 000 barils par jour, elle est la seule infrastructure dans l’ouest libyen à approvisionner le marché local en carburant. En plus de ses activités de raffinage, elle sert de terminal portuaire pour l’import-export de produits pétroliers.
Un état de force majeure décrété
Dans un communiqué publié par la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), la suspension de la production a été confirmée, accompagnée d’un état de force majeure, une mesure exceptionnelle permettant de suspendre les obligations contractuelles en cas de force majeure. Le porte-parole de la NOC, Khaled Ghulam, a précisé sur la chaîne Libya al-Ahrar que les incendies provoqués par des tirs d’armes lourdes avaient été maîtrisés grâce à l’intervention des équipes de la défense civile.
Des sources locales rapportent qu’un bilan humain provisoire fait état d’un mort et de dix blessés parmi les combattants. Les autorités locales n’ont toutefois pas encore confirmé ces chiffres.
Conséquences sur la population et le transport
Les affrontements ont également paralysé les activités éducatives et économiques dans la région. Selon l’agence de presse libyenne Lana, tous les établissements scolaires et universitaires de Zawiya ont suspendu leurs cours. La route côtière reliant Zawiya à Tripoli a été temporairement fermée avant d’être rouverte dans la matinée.
Malgré les perturbations, la NOC assure que l’approvisionnement en carburant reste stable. « La distribution d’essence aux stations de service se poursuit sans interruption grâce aux réservoirs de la société Brega Oil », a tenu à rassurer le porte-parole.
Un contexte de chaos persistant
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye fait face à une instabilité chronique marquée par des rivalités entre deux gouvernements concurrents. Zawiya, troisième plus grande ville de la Tripolitaine après Tripoli et Misrata, est souvent le théâtre de violences entre factions armées. Ces affrontements récurrents, parfois motivés par des revendications sociales ou politiques, fragilisent davantage les infrastructures vitales du pays.
Malgré ces défis, la production pétrolière libyenne a récemment atteint 1,4 million de barils par jour, une augmentation significative par rapport à ces dernières années. Cependant, cet incident risque de perturber à nouveau les ambitions du secteur énergétique national.