Libye: Fuite du Gouverneur de la Banque Centrale et Escalade du Blocus Pétrolier

En Libye, la lutte pour le contrôle de la Banque Centrale provoque des tensions croissantes, forçant le gouverneur à fuir sous la menace et entraînant un blocus pétrolier qui affecte sévèrement la production et les marchés internationaux.

Partager:

Siège de la Banque Centrale Libyenne

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La crise politique en Libye s’intensifie avec la fuite de Seddiq el-Kebir, gouverneur de la Banque Centrale de Libye (BCL), après avoir reçu des menaces directes de groupes armés. Dans une interview au Financial Times, el-Kebir décrit un climat de terreur où des milices harcèlent les employés de la BCL, enlevant même leurs enfants et proches pour les forcer à revenir au travail. Cette situation survient alors que la Libye reste divisée entre le gouvernement de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah et soutenu par l’ONU, et une administration parallèle à l’est, alliée au maréchal Khalifa Haftar.
En réponse au départ d’el-Kebir, les autorités de Tripoli mettent en place une « commission de passation de pouvoirs » pour prendre le contrôle des locaux de la BCL à Tripoli. En réaction, l’administration de l’Est, qui contrôle près de 90 % de la production pétrolière du pays, annonce une suspension des exportations et de la production. Ce blocus fait chuter la production quotidienne de pétrole à environ 600 000 barils par jour, selon la National Oil Corporation (NOC), contre 1,18 million de barils en juillet.

Répercussions économiques du blocus pétrolier

Le blocus pétrolier en Libye réduit drastiquement la production nationale, affectant directement les revenus de l’État et le marché régional du pétrole. La NOC rapporte que les fermetures ont provoqué une chute de 63 % de la production totale du pays, entraînant des pertes importantes de revenus pour un pays dont l’économie est fortement dépendante du secteur pétrolier. Les champs de Sarir, Messla et Nafoura, qui jouent un rôle clé dans l’approvisionnement du pays, reçoivent des ordres de reprise partielle de la production. Cette décision, émise par l’Arabian Gulf Oil Company, reflète une tentative de stabilisation, mais le climat reste tendu.
Le port de Hariga, essentiel pour les exportations de brut libyen, a arrêté ses opérations en raison de la pénurie de pétrole brut. Pendant ce temps, Abdel Fattah Ghaffar, nommé gouverneur par intérim de la BCL, annonce que les opérations bancaires reprennent après des perturbations provoquées par l’administration sortante. Il assure au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale que la BCL respectera toutes les législations nationales et internationales en vigueur, tentant de restaurer la confiance des investisseurs internationaux.

Réactions de la communauté internationale et tensions persistantes

La situation critique de la BCL attire l’attention de la communauté internationale. La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et les États-Unis mettent en garde contre un risque d’effondrement économique si la crise n’est pas résolue rapidement. La délégation européenne en Libye exprime sa « sérieuse préoccupation » et appelle à une « solution négociée » tout en insistant sur la levée de « l’état de force majeure sur tous les gisements pétroliers » pour assurer la stabilité économique.
Les tensions au sein de la BCL reflètent des divisions plus larges entre les factions politiques libyennes. Tripoli accuse el-Kebir d’avoir favorisé les intérêts de l’Est et du clan Haftar dans la répartition des revenus pétroliers. De leur côté, les partisans de l’Est considèrent la prise de contrôle de la BCL par Tripoli comme une manœuvre illégale, violant les accords négociés sous l’égide de l’ONU.

Conséquences sur le marché méditerranéen et stratégies régionales

L’absence de brut libyen sur le marché méditerranéen oblige les raffineries à rechercher des alternatives, notamment les bruts caspiens comme le CPC Blend du Kazakhstan et l’Azeri BTC. Les traders rapportent que les prix des bruts de la mer Caspienne montent, les primes pour le CPC Blend se resserrant à moins de 30 cents par baril par rapport au Brent daté, contre près de 2 dollars de réduction au début du mois. Les prix de l’Azeri BTC franchissent les 4 dollars par baril en raison d’une demande accrue, exacerbée par les interruptions de production en Libye.
Les exportations de CPC Blend devraient atteindre environ 1,3 million de barils par jour en septembre, mais une réduction est anticipée en octobre en raison de travaux de maintenance au champ pétrolier de Kashagan, ce qui pourrait accentuer les tensions sur le marché méditerranéen du brut léger.

Défis pour la gouvernance de la BCL et l’économie libyenne

Le contrôle de la BCL reste un enjeu central dans la lutte pour le pouvoir en Libye. Le blocus pétrolier imposé par l’Est a déjà réduit de moitié les volumes d’exportation, ce qui met sous pression une économie déjà fragile. Le rétablissement des opérations par le gouverneur par intérim Ghaffar est perçu comme une tentative de maintenir une certaine stabilité, mais les défis restent multiples, notamment avec les accusations de manipulation et de favoritisme dans la gestion des revenus pétroliers.
Les appels internationaux à une résolution négociée soulignent l’urgence d’une approche coordonnée pour rétablir la stabilité financière. Cependant, les profondes divisions politiques et les intérêts conflictuels compliquent la mise en place d’un plan de gouvernance partagé. La reprise des exportations et la gestion transparente des finances publiques demeurent des priorités pour éviter un effondrement économique.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.
en_114010101232540

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.
en_114099991237540

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.
en_114088881238540

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Paris missionne Jean-Bernard Lévy pour revoir les subventions aux renouvelables

Face à l’alourdissement des dépenses publiques, le gouvernement français mandate deux experts pour réévaluer le dispositif de soutien aux énergies renouvelables électriques et au stockage, avec des propositions attendues sous trois mois.

L’armée polonaise s’engage à sécuriser le réseau électrique face à la menace des drones

L'opérateur national PSE s'associe aux forces armées pour protéger les postes de transformation, alors que les infrastructures critiques sont ciblées par des actes de sabotage attribués à des ingérences extérieures.
en_1140331255540

La Norvège lance une commission pour planifier l’après-pétrole

Le gouvernement norvégien met en place une commission chargée d’anticiper le déclin des hydrocarbures et d’évaluer les options économiques pour le pays dans les prochaines décennies.

Le Kazakhstan lance des appels d’offres pour 3 GW de capacités renouvelables d’ici 2026

Le Kazakhstan prévoit d’allouer 3 GW de projets éoliens et solaires d’ici fin 2026 par appels d’offres, avec un premier lot d’1 GW en 2025, dans un contexte de modernisation de son système électrique.

Les pannes électriques aux États-Unis atteignent un record de 11 heures par client en 2024

Les ouragans Beryl, Helene et Milton ont représenté 80 % des coupures d’électricité enregistrées en 2024, un pic inédit en dix ans selon les données fédérales.
en_11402222221233540

France : la CRE lance un dispositif transitoire pour encadrer les fournisseurs

La Commission de régulation de l’énergie introduit un contrôle prudentiel temporaire sur les fournisseurs de gaz et d’électricité, via un « guichet à blanc » ouvert dès décembre, en attendant la transposition des règles européennes.

Carney et Smith débloquent un pipeline vers l’Asie et modifient la loi sur les tankers

L’accord Carney–Smith lance un nouvel oléoduc vers l’Asie, supprime les plafonds d’émissions pétrogazières et amorce une réforme de la loi interdisant les tankers sur la côte nord du Pacifique.

Les actifs renouvelables post-CfD exposent les investisseurs à un risque de marché accru

La sortie progressive des contrats CfD transforme des actifs stables en infrastructures exposées à une volatilité accrue, remettant en cause les rendements attendus et les modèles de financement traditionnels du secteur renouvelable.
en_114028281129540

Le Canada réforme sa loi sur l’efficacité énergétique pour adapter sa politique aux marchés numériques

Le gouvernement canadien introduit une révision législative majeure de la Loi sur l’efficacité énergétique afin de soutenir sa stratégie nationale et s’aligner sur les réalités du commerce numérique.

Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.