La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a averti lundi qu’elle pourrait décréter sous 72 heures la “force majeure”.
“Nous examinons la déclaration de l’état de force majeure dans les prochaines 72 heures si la production et l’exportation du pétrole ne reprennent pas dans les terminaux du golfe de Syrte”, a averti le patron de la
NOC Mustafa Sanalla dans un communiqué, appelant “toutes les parties” à oeuvrer pour “la réouverture des champs pétroliers et la reprise des exportations”.
Invoquer “l’état de force majeure” permet de libérer l’entreprise de ses obligations contractuelles. Cela permet aussi de l’exonérer de toute responsabilité du fait de leur inexécution.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le pays est en proie à une grave crise institutionnelle. En outre, la Libye est dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021. Un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.
Dans ce contexte, six champs et terminaux pétroliers dans l’est du pays ont été fermés de force mi-avril.
“Face à une réalité qui se répète avec des fermetures dans la région du golfe de Syrte, il y a ceux qui tentent de diaboliser le secteur pétrolier dans la capitale mais nous ne resterons pas les bras croisés”, a averti M. Sanalla, faisant allusion à ses relations tendues avec le ministre du Pétrole, Mohamad Aoun.
Malgré les richesses pétrolières du pays, les Libyens font face à une douzaine d’heures de coupure de courant par jour.
La Compagnie nationale d’électricité (Gecol) a déploré une “perte d’environ 1.000 mégawatts” à cause d’une rupture d’approvisionnement en gaz due aux blocages, a affirmé dimanche le porte-parole du gouvernement de Tripoli, Mohamed Hamouda.
M. Dbeibah a “suspendu provisoirement” le conseil d’administration de la Gecol en attendant une “enquête administrative”.