En raison de la flambée des prix de l’énergie et du contexte géopolitique, la restructuration de Liberty Steel s’annonce complexe. Selon un porte-parole du groupe, l’unité de Liège attend une décision de justice sur un plan d’affaires présenté pour assurer l’avenir de l’usine.
Les raisons de la restructuration
La restructuration prévue de Liberty Steel Liège fait suite à l’octroi antérieur d’une protection judiciaire contre les créanciers. Une procédure dite de réorganisation judiciaire avait en effet été lancée en avril 2021. Il faut contextualiser l’historique de la société.
Rachetée en juillet 2019 par GFG Alliance auprès d’ArcelorMittal, elle avait reçu un investissement de plus de 40 millions d’euros. Cependant, les plans d’investissements ont d’abord été minés par la faiblesse du marché de l’acier en 2019. De plus, l’entreprise a par la suite subi l’impact négatif de la pandémie entraînant des perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
Enfin, le principal financier de GFG Alliance, Greensill Capital, s’est effondré en mars 2021. Par la suite, les lignes de galvanisation de l’acier de Liberty Steel en Belgique sont restées à l’arrêt depuis décembre 2021. Le manque de matières premières et le processus de restructuration en cours en sont la cause. La décision de justice doit être rendue le 13 avril selon le porte-parole du groupe Liberty Steel.
Quel avenir pour le Liberty Steel à Liège ?
Une source du marché a indiqué que des doutes ont grandi quant à un éventuel redémarrage des installations de galvanisation. Cela fait suite à une réunion entre l’entreprise et le tribunal d’entreprise de Liège la semaine dernière.
Un processus qui s’annonce complexe
Les détails du plan d’affaires n’ont pas été donnés, en raison de leur nature « commercialement sensible ». Cependant, nous pouvons affirmer qu’il s’annonce particulièrement complexe, comme le confirme le porte-parole de Liberty Steel :
» Lors d’une réunion avec le tribunal d’entreprise de Liège le 30 mars, la direction de LIBERTY Liège a fait une présentation détaillée de l’important processus de restructuration de la société et a expliqué qu’il avait été rendu beaucoup plus complexe en raison de l’énorme hausse des prix de l’énergie et du carbone au cours des derniers mois, des pénuries d’approvisionnement dues aux récents développements géopolitiques ainsi que de la concurrence excessive des importations en Europe « .
Toutefois, dans la même note envoyée à S&P Global ce week-end, il affirme que la firme a bien progressé dans son nouveau plan. Il affirme rester engagé à fournir les investissements nécessaires pour assurer l’avenir du groupe. Il poursuit :
« LIBERTY Liège appelle ses parties prenantes à soutenir le plan d’affaires soumis au tribunal, car il évitera toute perturbation potentielle de la production. La société attend maintenant la décision du tribunal le 13 avril qui, nous l’espérons, soutiendra le nouveau plan d’affaires, qui offre la meilleure chance d’un résultat durable pour les usines, leurs 650 employés et leur fidèle clientèle. »
Liberty Steel annonce certaines bonnes nouvelles
En dépit de la complexité apparente du plan d’affaires, certaines bonnes nouvelles sont à souligner. En effet, le porte-parole du groupe a annoncé la reprise de la production au niveau de la ligne d’étamage. Ce redémarrage fait suite à trois mois de travaux de maintenance sur cette ligne. Elle avait de plus subit une interruption intermittente de l’approvisionnement en matières premières dans le cadre de la pandémie.
À Flemalle, en Belgique, Liberty Steel Liège possède deux lignes de galvanisation : G4 et G5. Le groupe a déclaré qu’il avait un engagement envers les autorités liégeoises pour redémarrer la ligne G5. De plus, dans le cadre d’une restructuration plus large du groupe annoncé fin juin 2021, Liberty a fusionné différentes sociétés. Les aciéries de Liège, Dudelange et Magona ont fusionné avec l’usine sidérurgique de Galati.
Ensemble, Dudelange et Liège ont des capacités de production annuelles estimées à 1,6 million de tonnes d’acier galvanisé/revêtu, 300 000 tonnes de bobines laminées à froid et 200 000 tonnes de fer-blanc. Ce sont des produits très recherchés ces derniers mois en raison d’une tension sur les marchés européens.
Le groupe Liberty Steel mise donc beaucoup sur le nouveau plan d’affaire. Bien que de bonnes opérations aient pu être réalisables, sa mise en place reste complexe. Par ailleurs, la presse locale a spéculé en septembre dernier sur le fait qu’une ligne de galvanisation à Flemalle pourrait être mise en veilleuse, dans un contexte de licenciements.