Après avoir atteint son plus bas niveau en cinq ans en 2023, l’hydroélectricité connaît un renouveau significatif en 2024. Cette résurgence est due à une augmentation des précipitations et de la fonte des neiges dans les régions clés de production. En 2023, la production mondiale d’hydroélectricité s’élevait à 4 240 milliards de kilowattheures (kWh), en baisse par rapport au record de 4 359 milliards de kWh en 2020 mais en amélioration par rapport à 2022. Cette diminution a conduit à une utilisation accrue des centrales au charbon et au gaz. Les perspectives pour 2024 sont encourageantes. La Chine, par exemple, a vu sa production hydroélectrique augmenter de 57 milliards de kWh (16%) au cours des cinq premiers mois de l’année par rapport à 2023, selon les données du National Bureau of Statistics. Les précipitations abondantes et les inondations fréquentes dans les régions du sud et du centre ont permis une utilisation maximale des nouvelles turbines installées. D’autres régions, comme le Brésil, ont également enregistré des records avec 206 milliards de kWh produits au cours des cinq premiers mois de 2024, dépassant le précédent record de 199 milliards de kWh.
Réduction des énergies fossiles
Le rebond de l’hydroélectricité a des implications majeures pour la consommation d’énergies fossiles. En Chine, le principal substitut à l’hydroélectricité est le charbon, tandis qu’au Brésil et aux États-Unis, il s’agit du gaz naturel. L’augmentation de la production hydroélectrique pourrait donc significativement réduire l’utilisation de ces combustibles fossiles. Aux États-Unis, la production hydroélectrique devrait augmenter de 6% en 2024, selon les prévisions gouvernementales.
Impact global et perspectives futures
Si ce rebond de l’hydroélectricité est suffisamment important et s’accompagne d’un déploiement continu des parcs éoliens et solaires, il pourrait marquer un tournant dans la consommation de charbon et les émissions de combustibles fossiles à l’échelle mondiale. En mai 2024, la Chine avait déjà installé 423 millions de kilowatts (kW) de capacité de production hydroélectrique, contre 370 millions de kW en 2020, ce qui offre un potentiel considérable pour augmenter la production si les volumes des rivières sont suffisants. Les réserves d’eau des barrages au Brésil étaient également à des niveaux élevés, avec 101 milliards de kWh de capacité de production stockée à la fin juin. Bien que ce soit en baisse par rapport à l’année précédente, c’est le niveau le plus élevé depuis 2012. Cette tendance pourrait se traduire par une diminution significative de la dépendance aux combustibles fossiles. Le retour de l’hydroélectricité en 2024 représente une opportunité majeure pour ajuster les dynamiques énergétiques mondiales. Ce renouveau, combiné à l’augmentation continue des capacités éoliennes et solaires, pourrait influencer les marchés de l’énergie et les stratégies d’approvisionnement à long terme.