L’export d’éthanol des États-Unis vers la Chine devrait atteindre en ce début d’année 2021 un niveau record. En janvier, 200 millions de gallons ont été commandés pour le premier semestre 2021 (4,76 millions barils). Ce chiffre est au-dessus du précédent record de 195 millions de gallons exportés (4,72 millions).
Export d’éthanol : reprise des échanges sino-américains
L’export d’éthanol américain vers la Chine sera certainement bien plus élevées qu’en 2016. En janvier, 200 millions de gallons ont été commandés pour le premier semestre 2021 (4,76 millions barils). Ce chiffre est au-dessus du précédent record de 195 millions de gallons exportés (4.72 millions).
Les trois navires américains aperçus lundi transporteraient chacun 240.000 barils. Ainsi, il faudra 15 à 20 navires de ce style pour répondre à la demande chinoise. En cas de réussite, ce sera un tournant par rapport à la baisse des importations chinoises connue ces dernières années.
Entre 2018-2019, elles avaient été en effet réduites de près de 90%. Cela s’explique par l’instauration de taxes par la Chine sur l’éthanol (15% en avril 2018). La tendance s’est confirmée en 2020 à cause de la crise sanitaire, seulement 506.000 barils ont été envoyés.
Un bol d’air pour le marché américain d’éthanol
Les répercussions de la guerre commerciale, et surtout de la Covid-19 ont été lourdes pour le marché américain d’éthanol. La production a fortement chuté face à la chute de la demande mondiale. Malgré une reprise fin 2020, elle reste faible en janvier, 10% en dessous de la moyenne des années précédentes.
Toutefois, plusieurs éléments apportent un peu d’optimisme. Le contrat signé avec la Chine en janvier redonne de l’espoir, bien que ce pays ne soit pas un gros client. Après une forte baisse en 2020, la demande intérieure américaine a connu aussi une petite hausse en février.
Les États-Unis conservent toujours leur place de leader mondial devant le Brésil, représentant à eux deux 85% de l’approvisionnement. Mais leur relation s’est tendue après le rétablissement d’une taxe brésilienne de 20% en 2020 sur les importations américaines.
Des stocks insuffisants en Chine ?
Les cargaisons sont achetées par différentes entreprises chinoises. En acheteur, on retrouve ainsi la China National Cereals Oils and Foodstuffs Corporation (COFCO), spécialisée dans l’agroalimentaire et la fabrication d’éthanol. La China Petroleum and Chemical Corporation (SINOPEC) s’en sert pour approvisionner le marché national.
Il est actuellement difficile de se procurer du maïs à bas prix en Chine. Le géant asiatique décide donc de s’en approvisionner massivement à l’extérieur. De plus, l’état actuel des stocks ne semble pas être suffisant face à la forte demande nationale.
Élaboré à partir de cette céréale, l’éthanol est lui-même très cher. L’objectif d’assurer la généralisation de l’incorporation de 10% d’éthanol dans l’ensemble de la consommation d’essence est d’ailleurs mis en suspens.
Vers la fin des tensions commerciales entre les deux puissances ?
Fin 2019, l’ONU estimait que la guerre commerciale entre chinois et américains était « perdante-perdante ». À l’origine, le président Donald Trump voulait rééquilibrer des échanges commerciaux « asymétriques ». Des taxes avaient alors été instaurées, abaissées puis rétablies de part et d’autre de 2018 à 2020.
Pour sortir de ce cercle vicieux, un accord préliminaire a été conclu en 2020. Les chinois s’engagent alors à acheter $200 milliards de biens américains sur deux ans. La mise en place d’un meilleur cadre juridique pour le respect de la propriété intellectuelle est aussi une condition.
Mais Biden maintient la pression
Force est de constater qu’à l’heure actuelle, les promesses sont loin d’être tenues. Et Joe Biden poursuit la politique de son prédécesseur en maintenant la pression sur la Chine.
Sa représentante au Commerce, Katherine Kai, a confirmé récemment son intention de maintenir les droits de douanes. Elle estime qu’ils « sont des outils légitimes » pour « obtenir un commerce équitable ». De son côté, le président Xi Jinping a mis en garde contre une « nouvelle guerre froide ».
Par conséquent, la reprise des exportations d’éthanol, même à ce niveau jamais atteint, ne signifie pas la fin de la guerre commerciale entre les superpuissances.