La société française Gaztransport & Technigaz (GTT), spécialisée dans les systèmes de cuves pour le transport et le stockage du gaz naturel liquéfié (GNL), anticipe un regain de dynamisme sur le marché américain. Cette projection découle de la décision prise en janvier par le président Donald Trump de lever le moratoire sur les projets de nouveaux terminaux d’exportation de GNL, instauré un an plus tôt par son prédécesseur. Le président-directeur général de GTT, Philippe Berterottière, a déclaré que cette mesure pourrait engendrer « de nouveaux besoins de méthaniers » dès 2025, malgré un environnement économique global qualifié de « très incertain ».
Un contexte géopolitique porteur pour les exportations américaines
Le décret présidentiel signé le 20 janvier a officiellement relancé l’octroi de permis pour la construction de terminaux d’exportation de GNL. Ce revirement intervient dans un contexte géopolitique tendu, où l’approvisionnement énergétique européen reste perturbé par la réduction des livraisons de gaz russe depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Le gaz liquéfié, plus compact une fois refroidi (réduction de volume par 600), permet un transport maritime plus efficace et flexible. Il est particulièrement prisé en Asie et en Europe pour sécuriser l’approvisionnement énergétique.
Résultats financiers solides au premier trimestre
Au premier trimestre 2025, GTT a enregistré un chiffre d’affaires de 190,5 mn EUR, en progression de 32 % sur un an, dépassant les attentes des analystes consultés par Bloomberg. Durant cette période, neuf commandes de méthaniers et sept d’éthaniers de grande capacité ont été reçues. Le groupe a réaffirmé ses prévisions annuelles avec un chiffre d’affaires attendu entre 750 et 800 mn EUR et un excédent brut d’exploitation (Ebitda) compris entre 490 et 540 mn EUR.
Maintien des objectifs malgré des ajustements internes
L’année 2024 s’était déjà révélée exceptionnelle pour GTT, atteignant un chiffre d’affaires de 641 mn EUR, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2023, la plaçant au second rang des meilleures performances annuelles du groupe. Toutefois, début février, l’entreprise avait annoncé la suppression de 110 postes au sein de sa filiale Elogen, dédiée à la fabrication d’électrolyseurs pour la production d’hydrogène vert, dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi.