En Europe, les prix du gaz sont en hausse de plus de 30%. En partie à cause des approvisionnements serrés en provenance de Russie. Les perspectives d’un hiver froid pourraient ainsi aggraver la situation économique.
L’Europe est sous approvisionnée
Selon certains pays européens, la Russie entretient les prix élevés du gaz en Europe en réduisant volontairement ses exportations. Or, pour la 15ème journée consécutive, les flux du gazoduc Yamal-Europe sont inversés. Le gaz transit alors d’Allemagne vers la Pologne. En théorie, le gaz devrait plutôt traverser l’Allemagne jusqu’en Europe de l’ouest.
Plutôt que de soulager le marché « surchauffé », l’Allemagne préfère revendre du gaz à la Pologne et à l’Ukraine selon le Kremlin. Berlin serait donc à l’origine de la nouvelle flambée des prix gaziers.
C’est la raison pour laquelle la Russie arrête les livraisons européennes par le Yamal. Le pays n’a en effet pas prévu de nouvelles capacités d’approvisionnement. Le gazoduc fournit pourtant 1/6ème du gaz de l’Europe de l’Ouest. En parallèle, d’autres facteurs font pencher la balance.
D’autres facteurs haussiers
Parmi ces facteurs, la réduction de plus de 50 millions de m3 du transit d’une deuxième voie d’approvisionnement de l’Europe passant par l’Ukraine. Également, la hausse des prix du GNL en Asie. Encore, les inquiétudes sur une éventuelle interdiction des exportations de charbon indonésien.
Pour toutes ces raisons, depuis le début de la crise énergétique mi-2021, les prix de référence du gaz ont plus que quintuplé en Europe.
Dans l’intention de limiter la pression financière, l’Europe puise dans ses stocks de gaz. Ce qui aggrave à moyen terme l’augmentation des prix en réduisant les capacités réservées aux périodes de surconsommation hivernales.
Instrument géopolitique
Certains États européens accusent alors la Russie d’utiliser cette crise comme levier géopolitique. Et ce, pour obtenir plus rapidement l’approbation du gazoduc Nord Stream 2. En tout état de cause, le pipeline contribuerait à atténuer les prix élevés du gaz en Europe.
Pour l’heure, la Russie déclare toujours qu’elle respecte ses obligations contractuelles sur ses livraisons vers le continent. Le pays réclame en outre la signature de nouveaux accords, mais à condition qu’ils soient de long terme. À l’inverse, de nombreux pays ont privilégié ces derniers temps des achats sur le marché spot.
Tensions autour de l’Ukraine
La limitation des exportations russes est à prendre en considération dans un contexte plus global. Celui d’une impasse entre la Russie et l’Occident suite à l’accumulation de troupes russes à la frontière ukrainienne.