Tandis qu’en Europe la demande de gaz croît inexorablement, Gazprom maintient son offre au plus bas. Dans un contexte de reprise économique responsable de la flambée des prix, la politique de l’entreprise pose question.
L’Europe réagit face à la politique de Gazprom
L’enquête menée par la Commission européenne s’inscrit dans la continuité des accusations portées contre Gazprom qui limiterait volontairement sa production. Le géant du gaz russe s’assurerait ainsi un prix de vente élevé pour son gaz.
La vice-présidente exécutive de la Commission européenne affirme que l’entreprise n’a pas augmenté son offre pour répondre à la demande. Ce comportement intrigue dans un contexte de forte hausse de la demande.
Face à cette situation, Mme Vestager s’est adressée aux fournisseurs de gaz afin de comprendre l’origine d’une offre si faible. Gazprom coopère et transmet la plupart des données demandées.
La Russie nie les accusations
Jusqu’à présent, Gazprom et le Kremlin nient avoir un jour refusé de fournir du gaz. Le groupe se targue d’avoir respecté toutes ses obligations fermes et à long terme. En parallèle, l’entreprise affirme aussi fournir du gaz au-delà des contrats lorsqu’elle constate des demandes.
Pour autant, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, estime que l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel russe reste insuffisant. En outre, cette crise survient en plein milieu du bras de fer entre Moscou et l’Occident au sujet de l’Ukraine.
Le Yamal-Europe au cœur de la crise
Le gazoduc Yamal-Europe géré par Gazprom fonctionne depuis près d’un mois en sens inverse. En cause, les acheteurs ayant retiré le gaz du stockage en attendant que les prix baissent.
Le gazoduc représente près de 1/6ème des exportations annuelles normales de gaz de la Russie vers l’Europe et la Turquie. La compagnie devrait rétablir les flux vers l’Allemagne dans le courant du mois de janvier 2022.
Le contrat néerlandais TTF a atteint les 184,95 euros le MWh fin décembre 2021 lorsque les flux du Yamal s’inversaient. Au début de l’année dernière, il commençait à 19,15 euros le MWh contre 83,25 euros par MWh ce jeudi.