Les flux de GNL vers l’Europe se reconfigurent en raison de l’abandon du gaz russe qui accroît la demande de gaz. D’importants volumes auparavant destinés à d’autres marchés, comme l’Asie ou l’Amérique latine, approvisionnent désormais les Européens.
Reconfiguration des flux
En Europe, le GNL représente une opportunité pour les Européens de substituer au gaz russe des alternatives. L’Asie-Pacifique, première région consommatrice du monde, affiche une croissance de la demande de GNL de 5 à 10% en 2022. En outre, la Chine est en passe d’importer la plus faible quantité de GNL depuis 2019.
Les entreprises chinoises augmentent leurs capacités de regazéification car les perspectives prévoient une diminution progressive de la demande européenne. Les exportations américaines vers l’Europe doublent en glissement annuel avant même le début du quatrième trimestre. Cela souligne la flexibilité du GNL d’origine américaine.
Le Qatar, second partenaire des Européens, augmente ses exportations plus modestement. Ses gains se destinent principalement aux pays possédant une capacité de terminal à long terme: Royaume-Uni, Belgique et Italie. Ainsi, ces derniers représentent près de 80% des exportations du Qatar vers l’Europe.
Une dynamique persistante
L’accès aux terminaux à long terme joue un rôle clé sur la structuration des prix européens du GNL. En effet, la capacité d’accès aux terminaux à long terme est cruciale. Ainsi, les primes pour les plateformes européennes subissent la loi des marchés.
La Russie ressent également une concentration de ses marchés pour des raisons différentes. Ainsi, la Russie exporte plus de GNL en 2022 mais ses principaux acheteurs absorbent une grande proportion de ses exportations totales. Par ailleurs, le GNL affichant un prix supérieur pour les hubs européens contribuait à l’absence de stocks en Europe en 2021.
Le passage de l’Europe au GNL modifie les flux mondiaux et le marché au comptant. En effet, d’importants volumes se déplacent des principales zones de croissance comme la Chine. Cette dynamique devrait persister en 2023, car l’Europe reste dépendante des importations de GNL à court terme.