L’Europe remplace-t-elle Moscou par Washington dans sa dépendance énergétique

L'accord UE-États-Unis pourrait créer une concentration énergétique supérieure à celle de la Russie avant 2022, menaçant la stratégie européenne de diversification.

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

Les données historiques révèlent l’ampleur du défi que représente l’accord énergétique transatlantique pour la stratégie de diversification européenne. Avant l’invasion de l’Ukraine, la Russie fournissait environ 40% du gaz naturel importé par l’Union européenne, soit entre 140 et 150 milliards de mètres cubes annuels. Cette dépendance, jugée excessive et dangereuse après février 2022, a motivé une restructuration complète des approvisionnements européens. Paradoxalement, l’accord négocié avec les États-Unis pourrait créer une concentration encore plus importante sur un seul fournisseur.

Une équation mathématique problématique

Les États-Unis assurent déjà 44% des approvisionnements européens en gaz naturel liquéfié. Pour atteindre l’objectif de 250 milliards de dollars d’importations énergétiques annuelles, les volumes de GNL américain devraient être multipliés par six. Cette progression impliquerait mécaniquement que les États-Unis couvriraient la quasi-totalité, voire plus de 100%, des besoins européens en GNL. Une telle concentration dépasserait largement la part de marché maximale jamais atteinte par la Russie sur le marché gazier européen.

Cette évolution soulève des questions fondamentales sur le devenir des autres fournisseurs. Le Qatar, qui a récemment exprimé son refus de se conformer aux nouvelles réglementations européennes sur les émissions de méthane, verrait sa position compromise. L’Algérie, partenaire historique connecté par plusieurs gazoducs, perdrait sa relevance stratégique. La Norvège, pourtant membre de l’Espace économique européen et fournisseur fiable, se retrouverait marginalisée. L’Azerbaïdjan, le Nigeria et d’autres producteurs émergents seraient mathématiquement exclus du marché européen.

Des contraintes physiques et économiques majeures

Au-delà des considérations géopolitiques, la faisabilité technique de cet accord reste hautement incertaine. Les infrastructures de liquéfaction américaines actuelles ne permettent pas une multiplication par six des exportations vers l’Europe. La construction de nouvelles unités de liquéfaction nécessite des investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars et des délais de cinq à sept ans. La flotte mondiale de méthaniers devrait également connaître une expansion massive pour transporter ces volumes à travers l’Atlantique.

Le coût économique de cette transition pèserait lourdement sur les consommateurs européens. Le GNL américain présente structurellement des coûts supérieurs au gaz transporté par pipeline depuis la Russie. Les données montrent que le prix du GNL russe a déjà augmenté de 274% entre 2021 et 2024. Une concentration accrue sur le GNL américain, dans un contexte de demande mondiale croissante notamment en Asie, exercerait une pression haussière supplémentaire sur les prix européens.

Les implications stratégiques d’un monopole énergétique

Cette reconfiguration du marché énergétique européen soulève des interrogations sur la cohérence de la stratégie de sécurité énergétique. L’objectif initial de réduire la dépendance envers un fournisseur unique se transformerait en création d’une hyper-dépendance américaine. Cette situation exposerait l’Europe aux aléas de la politique énergétique américaine, comme l’ont démontré les variations tarifaires récentes et les négociations commerciales sous pression.

Les critiques émises par certains groupes politiques européens reflètent ces préoccupations. La création d’un quasi-monopole américain sur l’approvisionnement énergétique européen compromettrait les relations avec les fournisseurs traditionnels et réduirait le pouvoir de négociation européen. L’absence de diversification réelle maintiendrait, voire amplifierait, la vulnérabilité stratégique que l’Europe cherchait précisément à éliminer après la crise ukrainienne. Les dirigeants européens se retrouvent face à un dilemme : accepter une dépendance potentiellement plus forte que celle qu’ils cherchaient à fuir, ou risquer des représailles tarifaires américaines sur l’ensemble de leurs exportations.

Deux méthaniers russes sanctionnés livrent du GNL en Chine malgré les restrictions

Les navires Voskhod et Zarya, visés par des sanctions occidentales, ont quitté le terminal chinois de Beihai après avoir potentiellement livré du gaz naturel liquéfié provenant du projet Arctic LNG 2.

ADNOC Gas entre dans l’indice FTSE Emerging et attire jusqu’à $250mn d’investissements

ADNOC Gas intégrera l’indice FTSE Emerging le 22 septembre, ouvrant la voie à une augmentation de liquidité estimée à $250mn selon les projections du marché.

BlueNord abaisse ses prévisions de production pour Tyra au troisième trimestre 2025

La société norvégienne BlueNord a revu à la baisse ses prévisions de production sur le champ gazier de Tyra pour le troisième trimestre, après des arrêts techniques imprévus et une maintenance plus impactante qu’anticipé.
en_114070920272540

Monkey Island LNG intègre la technologie de ConocoPhillips dans un accord stratégique

Monkey Island LNG adopte le procédé Optimized Cascade® de ConocoPhillips pour son terminal de 26 MTPA en Louisiane, scellant un partenariat technologique centré sur l'efficacité opérationnelle et la compétitivité des exportations de gaz naturel.

NextDecade signe un contrat de 20 ans avec EQT pour 1,5 MTPA de GNL

NextDecade a conclu un accord de vente de gaz naturel liquéfié avec EQT pour un volume annuel de 1,5 million de tonnes provenant du Train 5 de Rio Grande LNG, en attendant une décision finale d’investissement.

Sawgrass LNG prolonge son contrat d’approvisionnement avec la Barbade jusqu’en 2030

Sawgrass LNG & Power a renouvelé son accord de fourniture de gaz naturel liquéfié avec la société publique barbade BNECL, consolidant une coopération commerciale entamée en 2016.
en_114030950540

Gazprom et CNPC scellent un accord contraignant pour le projet Force de Sibérie 2

Gazprom et China National Petroleum Corporation ont signé un mémorandum contraignant pour construire le gazoduc Force de Sibérie 2, destiné à livrer 50 milliards de m³ de gaz russe par an vers la Chine via la Mongolie.

Permex Petroleum obtient une option d’achat sur 50 puits pour alimenter le minage de Bitcoin

Permex Petroleum a signé une option d’achat de 3 millions $ sur des actifs pétroliers et gaziers au Texas pour soutenir une stratégie intégrant la production énergétique et le minage de Bitcoin.

Enbridge déploie deux nouveaux projets gaziers pour 2,8 Bcf/j aux États-Unis

Enbridge annonce la mise en œuvre de deux grands projets de transport de gaz naturel visant à renforcer l’approvisionnement régional et soutenir le marché du GNL.
en_11402092044540

Commonwealth LNG obtient l’autorisation finale d’exportation hors accord de libre-échange

Le projet de liquéfaction de gaz naturel de Commonwealth LNG en Louisiane franchit une étape réglementaire décisive avec l'approbation définitive du Département de l’Énergie des États-Unis pour des exportations vers des pays non liés par un accord de libre-échange.

L’Indonésie sécurise l’approvisionnement de 10 cargaisons de GNL pour septembre

Le gouvernement indonésien a confirmé la livraison de neuf à dix cargaisons de gaz naturel liquéfié pour la demande intérieure en septembre, sans affecter les engagements d’exportation à long terme.

L’Égypte consacre 343 mn $ à de nouveaux forages gaziers pour soutenir l’approvisionnement

Le gouvernement égyptien signe quatre accords d’exploration pour dix puits gaziers, misant sur $343mn d’investissements afin de limiter l’impact de la baisse rapide de la production nationale.
en_11401092035540

La Hongrie reçoit plus de 5 milliards de m³ de gaz russe via TurkStream en 2024

La Hongrie a importé plus de 5 milliards de mètres cubes de gaz naturel russe depuis janvier via TurkStream, dans le cadre de ses accords à long terme avec Gazprom, soutenant ainsi ses infrastructures énergétiques nationales.

Washington débloque Rio Grande et Commonwealth LNG vers leurs décisions finales

Les régulateurs américains ont validé deux jalons majeurs pour Rio Grande LNG et Commonwealth LNG, clarifiant leurs trajectoires de décision d’investissement et renforçant le rôle des États-Unis dans l’expansion mondiale des capacités de liquéfaction.

Hokkaido Gas prépare 2027 : appel d’offres et volumes GNL

Hokkaido Gas ajuste sa stratégie d’achats de gaz naturel liquéfié avec un appel d’offres pluriannuel et un accord long terme, en s’appuyant sur les capacités d’Ishikari et des références de prix utilisées par le marché asiatique. —
en_1140310827540

KOGAS signe 3,3 mtpa de LNG américain sur dix ans à partir de 2028

Korea Gas Corporation s’engage sur 3,3 mtpa de LNG américain dès 2028 pour dix ans, complétant ses nouveaux contrats afin de combler les volumes expirés et diversifier ses sources d’approvisionnement et d’indexation.

Bangladesh finalise un protocole d’accord avec Aramco pour des livraisons de GNL

Petrobangla prévoit de signer prochainement un protocole d’accord avec Saudi Aramco afin de sécuriser des livraisons de gaz naturel liquéfié dans un cadre contractuel, à la suite d’un accord similaire conclu récemment avec le sultanat d’Oman.

CTCI décroche un contrat de 29,6 milliards TWD pour une unité de regazéification LNG à Kaohsiung

CTCI renforce sa position à Taïwan avec un nouveau contrat EPC pour l’installation d’une unité de regazéification au terminal LNG de Kaohsiung, d’une capacité de 1 600 tonnes par heure.
en_11403008281540

Exxon table sur une hausse de 20 % de la demande de gaz naturel d’ici 2050

Exxon Mobil prévoit une augmentation soutenue de la demande mondiale en gaz naturel d’ici 2050, tirée par le secteur industriel et les besoins énergétiques croissants des pays en développement.

Capstone signe une commande de 5,8 MW au Mexique avec un groupe agroalimentaire

Capstone Green Energy a reçu une commande de 5,8 mégawatts pour ses microturbines au gaz naturel, destinées à plusieurs usines de production alimentaire au Mexique via son distributeur régional DTC Machinery.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.