L’Europe s’appuie désormais sur ses stocks afin de s’approvisionner tout en évitant d’acheter le gaz à des prix records. Et ce, dans un contexte de tensions alimentées par l’inversement des flux du gazoduc Yamal-Europe.
L’Europe épuise ses volumes contractuels
En 2020, la Pologne n’a pas réussi à conclure un nouvel accord d’approvisionnement gazier avec la Russie. Or, quelques commerçants ont d’ores et déjà utilisé l’intégralité des volumes contractuels annuels de Gazprom.
Les clients allemands et français de Gazprom, dont Engie, ont également épuisé leurs volumes contractuels annuels. Les entreprises impliquées ne se sont toutefois pas prononcées sur cette question. La Russie déclare néanmoins que l’Europe a retiré 45% du gaz injecté dans le stockage cette année.
Recours aux stocks
L’achat du gaz supplémentaire à la Russie impliquerait alors des prix au comptant élevés. C’est pourquoi les pays européens puisent davantage dans les réserves.
Le gaz est en conséquence extrait des installations souterraines européennes de stockage situées en Allemagne. Cependant, cette stratégie est inhabituelle, surtout à l’approche de l’hiver.
Le gazoduc inversé
La conduite Yamal-Europe représente un sixième des exportations de la Russie vers l’Europe. Cependant, celle-ci est dans une tendance inversée depuis le 21 décembre 2021.
La Russie a ainsi déclaré que l’Allemagne revendait du gaz russe à la Pologne et à l’Ukraine. Imputant alors la flambée des prix au renversement du pipeline.
Retour à la normale en janvier?
Néanmoins, le gazoduc devrait reprendre ses flux habituels dès ce mois de janvier 2022. La Russie a ainsi réservé une énorme capacité de transit de gaz. Mais en l’absence d’un accord à long terme avec la Pologne, Gazprom a réservé une capacité de transit à court terme.
En outre, Vladimir Poutine a déclaré que l’approvisionnement de la nouvelle liaison Nord Stream 2 pourrait faire baisser les prix. Dès lors, la Russie attend la certification de l’Allemagne et de l’UE.