Les installations de stockage souterrain de gaz naturel en Europe cumulent désormais près de 90 milliards de mètres cubes (bcm), représentant un taux de remplissage de 81,6%, selon les dernières données de l’organisation Gas Infrastructure Europe. Ce niveau reste inférieur de 6,5 points de pourcentage à la moyenne observée à cette période au cours des cinq dernières années, et en recul par rapport aux 93,6% enregistrés l’an dernier.
Un objectif réglementaire sous pression
La Commission européenne exige que les pays membres atteignent un taux de remplissage d’au moins 90% entre le 1er octobre et le 1er décembre, tout en permettant une marge de flexibilité de 10% en cas de conditions défavorables de remplissage. À dix jours de l’entrée dans cette période réglementaire, les flux d’injection s’élevaient à 275 millions de mètres cubes (mcm) le 20 septembre, tandis que les volumes de retrait tombaient à 16 mcm.
Les calculs indiquent que l’Union européenne devra injecter un total net d’au moins 61 bcm durant la saison de remplissage actuelle pour atteindre l’objectif des 90%. La lenteur de la progression pourrait renforcer les tensions sur les marchés et accentuer la pression sur les prix du gaz.
Marché du GNL et prix stabilisés
Le prix moyen d’achat du gaz en Europe s’est maintenu à environ $394 pour mille mètres cubes en août et en septembre. Dans le même temps, les importations européennes de gaz naturel liquéfié (GNL) ont totalisé près de 63 bcm lors de la dernière saison de chauffe, le troisième niveau le plus élevé jamais enregistré pour cette période.
En juin, les livraisons de GNL ont atteint 12,2 bcm, établissant un record mensuel avant de ralentir. Cependant, avec l’arrivée de l’automne, la demande reprend et les terminaux de regazéification affichent désormais un taux de charge de 47%.
Conditions météorologiques et production éolienne
La baisse attendue des températures cette semaine pourrait renforcer la demande en gaz, notamment dans les secteurs résidentiels et industriels. En parallèle, la part de l’éolien dans la production électrique européenne s’élevait à 14% en août, avant de progresser à environ 19% en septembre, limitant partiellement le recours aux centrales thermiques.
Les opérateurs du marché surveillent l’évolution du climat et les dynamiques d’importation alors que l’Union européenne tente d’assurer une sécurité d’approvisionnement énergétique stable avant l’hiver.