Les États membres de l’Union européenne pourraient économiser jusqu’à €103bn ($112bn) d’ici 2040 s’ils investissent rapidement dans des solutions de stockage d’énergie longue durée, selon une nouvelle étude publiée par Hydrostor. Le document souligne que cette approche permettrait de limiter les coûts d’extension du réseau électrique, d’éviter des investissements dans des infrastructures fossiles devenues inutiles et de sécuriser l’approvisionnement énergétique du continent.
Selon l’analyse, le Royaume-Uni pourrait à lui seul réduire ses dépenses de €35bn ($38bn) à l’horizon 2050 en déployant à grande échelle des projets de stockage dépassant les huit heures de capacité. Ces chiffres s’appuient sur des travaux menés par LCP Delta pour le compte du gouvernement britannique, qui évalue le rôle stratégique de ces installations dans la planification énergétique nationale.
Des mécanismes pour garantir la rentabilité des projets
Le rapport préconise trois mesures urgentes pour accélérer l’intégration du stockage longue durée dans la stratégie énergétique européenne. Il recommande notamment d’inclure les coûts de cycle de vie des technologies dans les modèles de planification, d’établir des objectifs d’approvisionnement différenciés pour chaque solution, et d’instaurer des mécanismes de rémunération garantissant une stabilité des revenus, à l’image des contrats à plancher et plafond.
Le document souligne également qu’en l’absence de politiques incitatives claires, les besoins de flexibilité du système risquent d’être comblés par de nouvelles infrastructures gazières. Une telle orientation augmenterait la dépendance énergétique de l’Europe, exposant les marchés à la volatilité des prix et compromettant les ambitions de neutralité carbone.
Capacité de stockage à doubler d’ici 2030
L’Union européenne devra plus que doubler sa capacité actuelle de stockage d’ici 2030 pour répondre à ses objectifs de transition énergétique. Le continent, qui importe déjà 58 % de son énergie, risque de créer de nouveaux actifs échoués si des solutions alternatives ne sont pas rapidement mises en œuvre à grande échelle.
Selon Hydrostor, chaque projet de stockage d’air comprimé avancé (Advanced Compressed Air Energy Storage, A-CAES) de 500 MW pourrait permettre de retirer jusqu’à 1,2 million de personnes du réseau gazier. Ces infrastructures mobilisent plus de 6 500 travailleurs pendant la phase de construction, puis emploient 40 personnes à temps plein durant leurs 50 années de fonctionnement. L’entreprise affirme disposer de plus de 7 GW de projets en développement à différents stades en Australie, au Canada, en Europe et aux États-Unis.