L’Europe est en bonne voie pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, a déclaré le groupe énergétique français Engie dans un rapport publié mardi. Le plan « Fit for 55 », visant une réduction de 55 % des émissions par rapport aux niveaux de 1990, repose principalement sur des technologies éprouvées, telles que le solaire, l’éolien et les véhicules électriques. Cependant, la transition énergétique doit s’intensifier pour garantir la neutralité carbone d’ici 2050.
Selon Engie, l’Europe doit réduire ses émissions de 4 % par an jusqu’en 2050, contre 2 % par an observés entre 2010 et 2020. « Pour préserver sa souveraineté et sa compétitivité, l’Europe doit accélérer la transition énergétique », a déclaré Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, en soulignant l’importance d’une transformation systémique à l’échelle européenne.
Un défi technologique pour 2050
Alors que les technologies actuelles suffisent largement pour atteindre les objectifs de 2030, la perspective de la neutralité carbone à l’horizon 2050 repose sur des innovations encore en phase de test. Des secteurs comme le transport maritime et aérien, ainsi que l’industrie lourde, nécessiteront des solutions à grande échelle qui ne sont pas encore opérationnelles.
Engie met également en lumière les besoins colossaux d’investissement dans les infrastructures et les équipements décarbonés, tels que la rénovation énergétique des bâtiments et l’augmentation des flottes de véhicules électriques. Ces investissements, bien que significatifs, seront progressivement compensés par des économies réalisées sur l’importation de combustibles fossiles.
Un impact maîtrisable sur l’économie
Engie estime que le coût net de la transition énergétique représentera 1,8 % du PIB européen entre 2025 et 2030. Ce pourcentage devrait ensuite diminuer, atteignant 1,5 % entre 2031 et 2040, et 1 % entre 2041 et 2050. Ces coûts, bien que substantiels, restent gérables selon le groupe, surtout lorsqu’on les compare aux conséquences économiques de l’inaction. Engie évalue ces dernières à environ 10 % du PIB par degré de réchauffement climatique supplémentaire.
Dans un contexte où l’indépendance énergétique est devenue une priorité stratégique, l’Europe pourrait réduire sa dépendance aux importations de combustibles fossiles grâce à cette transition. En parallèle, la mise en œuvre de technologies vertes devrait renforcer la résilience économique du continent.
Avec des efforts concertés et une coopération accrue entre les États membres, Engie souligne que l’Europe a les moyens de mener cette transformation énergétique majeure tout en répondant aux impératifs climatiques.