Le gouvernement éthiopien a entamé la réalisation de sa première raffinerie de pétrole brut, marquant une étape majeure dans sa stratégie visant à réduire sa dépendance aux produits pétroliers importés. Le projet, d’un montant estimé à $2,5bn, est situé à Gode, dans la région orientale du pays, et confié à l’entreprise chinoise Golden Concord Group (GCL).
Une capacité de traitement de 70 000 barils par jour
Selon les détails communiqués, la raffinerie sera construite en deux phases sur une période de 24 mois. Une fois opérationnelle, elle aura une capacité de traitement de 70 000 barils par jour, soit environ 3,5 millions de tonnes par an. Les ressources utilisées proviendront des champs pétroliers de Hilala, également situés à l’est du pays, permettant ainsi de valoriser les ressources locales.
Cette infrastructure s’inscrit dans un programme d’investissements plus large annoncé par les autorités éthiopiennes. Un montant total de $30bn a été évoqué par le gouvernement en parallèle de l’inauguration du Grand barrage de la Renaissance (GERD), qui constitue désormais le plus grand complexe hydroélectrique du continent africain.
Un projet aligné avec la stratégie énergétique nationale
Parallèlement à la raffinerie, le pays a lancé un projet de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la région de l’Ogaden. La première phase de cette initiative prévoit une production annuelle de 111 millions de litres, avec des extensions possibles allant jusqu’à 1,33 milliard de litres, ainsi qu’une capacité de génération électrique de 1 000 mégawatts.
Avec ces initiatives, Addis-Abeba cherche à améliorer la résilience de son système énergétique, tout en réduisant sa facture d’importation de carburants, dans un contexte de croissance économique soutenue. Selon les données de la Banque mondiale, l’Éthiopie a enregistré une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 6,5% en 2023, avec une prévision de 7,3% pour 2025. Le pays, dont la population approche 135 millions d’habitants, connaît également une croissance démographique estimée à 2,6% par an.
Vers une autonomie énergétique progressive
La construction de cette première raffinerie nationale vise à répondre partiellement à la demande intérieure croissante, tout en ouvrant de potentielles perspectives d’exportation vers des pays voisins enclavés. Elle s’ajoute aux projets structurants destinés à diversifier les sources d’énergie et à améliorer la sécurité énergétique du pays.
La disponibilité d’un outil de raffinage sur le territoire national pourrait à terme réduire la vulnérabilité du pays face aux fluctuations des prix mondiaux des produits pétroliers, tout en consolidant les bases de son développement industriel.