L’État français renforce Orano avec une augmentation de capital de 300 millions d’euros pour soutenir la filière nucléaire

L'État français a injecté 300 millions d'euros dans Orano, spécialiste du nucléaire, afin d'augmenter sa capacité d'enrichissement d'uranium et soutenir son expansion sur le marché international face à Rosatom.

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

L’État français a réalisé un investissement majeur dans Orano, entreprise spécialisée dans l’uranium et les technologies nucléaires, en souscrivant à une augmentation de capital de près de 300 millions d’euros. Cette opération financière, officialisée par Orano et le ministère de l’Économie, s’inscrit dans la relance de la filière nucléaire française et vise à renforcer les infrastructures de l’entreprise, notamment l’usine d’enrichissement d’uranium située dans le sud de la France.

Le montant de cette augmentation de capital, précisément de 299.999.952 euros, a été couvert par la création de nouvelles actions. Au total, 9.146.340 actions ordinaires d’une valeur nominale de 0,50 euro, accompagnées d’une prime d’émission de 32,30 euros par action, ont été émises et souscrites intégralement par l’État. Cette transaction porte la part de l’État dans le capital de l’entreprise à 90,33 %, réduisant ainsi la part des actionnaires japonais, Japan Nuclear Fuel Limited et Mitsubishi Heavy Industries Ltd, qui voient leur participation passer de 5 % à 4,83 % chacun.

Un soutien stratégique pour la souveraineté énergétique

Selon le ministère de l’Économie, cet apport financier souligne la volonté de la France de se doter d’une filière nucléaire robuste et indépendante, en réponse à une demande croissante pour des énergies décarbonées et souveraines. « Cet investissement est une étape essentielle dans le renforcement de notre industrie nucléaire, pour garantir l’approvisionnement énergétique national ainsi que la sécurité de nos partenaires européens », a déclaré un représentant du ministère.

Orano, qui gère une chaîne complète d’approvisionnement en uranium, a précisé que cette levée de fonds contribuerait à la réalisation de ses grands projets industriels. Parmi les priorités figurent l’expansion de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges-Besse II, située à Tricastin, qui bénéficiera d’une augmentation d’un tiers de ses capacités. Cette extension vise à capter une part de marché significative dans un contexte mondial où la demande d’uranium enrichi est en hausse.

Concurrence sur le marché de l’uranium enrichi

Le marché mondial de l’uranium enrichi est actuellement dominé par quatre principaux acteurs : le russe Rosatom, l’européen Urenco, le chinois CNNC, et Orano. Avec une part de marché d’environ 12 %, Orano ambitionne de réduire la dépendance de l’Europe envers Rosatom, qui assure à lui seul 43 % de la production mondiale d’uranium enrichi. Les tensions géopolitiques, exacerbées par l’invasion de l’Ukraine en 2022, ont en effet renforcé la volonté des pays occidentaux, notamment des États-Unis et de l’Union Européenne, de diversifier leurs sources d’approvisionnement en uranium pour se libérer de la domination de Rosatom.

Orano se positionne ainsi comme un acteur clé dans ce secteur, soutenu par les ressources d’uranium provenant de pays partenaires comme le Canada et le Kazakhstan. Cette diversification des sources est cruciale pour garantir la continuité de l’approvisionnement en combustible pour les centrales nucléaires européennes.

Impact de la situation au Niger sur la production

La décision d’investir dans l’expansion des capacités en France intervient dans un contexte difficile pour Orano en Afrique. Récemment, l’entreprise a annoncé la suspension de sa production au Niger, prévue pour fin octobre. Orano a justifié cette décision par l’incapacité de l’entreprise à parvenir à un accord avec le gouvernement militaire qui s’est installé au pouvoir en juillet 2023. Le Niger, riche en ressources d’uranium, est un fournisseur de longue date pour Orano. Cependant, la situation politique actuelle et les restrictions imposées ont rendu les opérations insoutenables, affectant les perspectives d’extraction et de transport du minerai.

La suspension des activités au Niger pourrait représenter un défi pour Orano dans les années à venir, alors que la demande mondiale en uranium continue de croître. En parallèle, cette décision souligne l’importance de renforcer les capacités d’enrichissement sur le territoire français et de réduire les risques liés à la dépendance aux importations d’uranium.

Un secteur nucléaire en pleine mutation

L’augmentation de capital d’Orano s’inscrit dans une stratégie plus large de renforcement de la filière nucléaire française. Le gouvernement français a récemment multiplié les initiatives pour encourager la production d’énergies décarbonées et promouvoir la souveraineté énergétique. En investissant dans Orano, la France affirme son engagement à soutenir une industrie nucléaire compétitive face à des concurrents internationaux bien établis.

Orano, de son côté, se fixe pour objectif de moderniser et d’agrandir ses installations afin de répondre à la demande croissante en Europe et de limiter la dépendance vis-à-vis de sources étrangères. Cette stratégie pourrait également permettre à Orano de gagner des parts de marché en proposant des alternatives à des partenaires européens soucieux de diversifier leurs approvisionnements.

L’énergie nucléaire maintenue dans la taxonomie verte de l’Union européenne

La Cour générale de l’Union européenne a rejeté le recours de l’Autriche contre l’intégration du gaz et du nucléaire dans la classification des investissements durables.

Kazakhstan confie à l’allemand Nukem le pilotage de son volet nucléaire aval

Le Kazakhstan a signé un accord avec Nukem Technologies Engineering Services GmbH pour bénéficier d’une expertise allemande dans le démantèlement nucléaire et la gestion des déchets radioactifs.

La Cour de justice annule l’approbation de l’UE pour l’aide au projet nucléaire Paks II

La Cour de justice de l’Union européenne a annulé la décision de la Commission européenne autorisant l’aide d’État hongroise au projet nucléaire Paks II, remettant en question le respect des règles de passation de marchés publics.
en_114015092052540

Un contrat de 4,2 milliards CNY attribué pour le projet nucléaire Xuwei en Chine

Un consortium chinois a remporté un contrat de 4,2 milliards CNY ($594mn) pour la construction des îlots conventionnels du projet nucléaire Xuwei, combinant réacteurs de troisième et quatrième générations.

Rosatom et CNNC officialisent un accord de coopération sur la formation nucléaire

Rosatom et China National Nuclear Corporation ont signé un protocole d’accord visant à renforcer la coopération bilatérale dans la formation des talents et le développement des compétences dans le secteur nucléaire.

L’Iran et l’AIEA signent un accord technique pour relancer les inspections nucléaires

L’Iran a conclu un nouvel accord avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour encadrer la reprise des inspections, après des mois de gel liés aux tensions militaires et aux critiques sur son programme nucléaire.
en_1140100942540

La France se positionne sur les petits réacteurs modulaires avec onze recommandations clés

La Commission de régulation de l’énergie propose un plan structuré pour accélérer le déploiement des petits réacteurs modulaires en France, misant sur la chaleur industrielle et l’effet de série pour gagner en compétitivité.

Nuclearn lève $10.5mn pour renforcer l’automatisation des centrales nucléaires

La société américaine Nuclearn a levé $10.5mn pour étendre sa plateforme d’intelligence artificielle, déjà utilisée dans plus de 65 réacteurs nucléaires, afin d’automatiser les opérations critiques dans un contexte de forte demande énergétique.

La coupole interne du réacteur Haiyang 4 installée avec succès en Chine

Le dôme en acier du réacteur CAP1000 Haiyang 4 a été positionné, une étape majeure de construction qui ouvre la voie aux prochaines phases de maintenance et d’installation technique.
en_1140909261540

Les industriels du nucléaire français et belge scellent un accord de coopération stratégique

Le Groupement des Industriels Français de l'Énergie Nucléaire et le Belgian Nuclear Forum officialisent un partenariat visant à renforcer les échanges industriels et les projets conjoints entre les filières nucléaires des deux pays.

L’Agence internationale de l’énergie atomique presse l’Iran de reprendre les inspections nucléaires

L’Agence internationale de l’énergie atomique alerte sur le peu de temps restant pour conclure un accord avec l’Iran sur la reprise complète des inspections, alors que les sanctions européennes pourraient être réactivées sous 30 jours.

Oklo investit $1.7bn dans une usine de recyclage nucléaire au Tennessee

La société américaine Oklo construira à Oak Ridge le premier centre privé de recyclage de combustible nucléaire aux États-Unis, avec un investissement de $1.7bn et la création de plus de 800 emplois.
en_11405092950540

TVA et ENTRA1 scellent un accord historique pour 6 GW de réacteurs SMR aux États-Unis

La Tennessee Valley Authority s’associe à ENTRA1 Energy pour développer jusqu’à 6 gigawatts de capacité nucléaire modulaire, dans un projet inédit soutenant la croissance énergétique de sept États américains.

AIEA: l’Iran détenait 440,9 kg à 60% avant les frappes israéliennes

Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique chiffre à 440,9 kg l’uranium iranien enrichi à 60 % avant les frappes israéliennes et américaines, l’accès de l’agence aux sites d’enrichissement demeurant suspendu depuis les opérations.

Westinghouse renforce sa chaîne d’approvisionnement au Royaume-Uni pour ses réacteurs nucléaires

Le groupe américain Westinghouse a conclu six accords industriels au Royaume-Uni pour fournir des composants critiques à ses projets nucléaires AP1000 et AP300, au Royaume-Uni et à l’international.
en_114030932540

NANO Nuclear décroche un contrat de $1.25mn pour son microréacteur KRONOS MMR

NANO Nuclear Energy obtient un financement direct de la branche innovation de l'US Air Force pour évaluer l’intégration de son microréacteur KRONOS MMR™ sur la base militaire de Washington D.C.

EDF prolonge deux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni jusqu’en mars 2028

EDF étend d’un an l’exploitation des centrales de Heysham 1 et Hartlepool après des inspections de sûreté favorables, garantissant la continuité de la production nucléaire et la préservation de plus de 1 000 emplois.

Rosatom prépare de nouveaux projets nucléaires en Inde et en Turquie

Le groupe nucléaire russe Rosatom a confirmé des discussions avancées avec l’Inde et la Turquie pour le lancement de nouvelles centrales, incluant des technologies de réacteurs avancés et flottants.
en_11401092037540

Des traces d’uranium détectées en Syrie sur un site lié à un ancien bombardement israélien

L’Agence internationale de l’énergie atomique a identifié des particules d’uranium d’origine industrielle dans des échantillons prélevés sur un site syrien suspecté d’avoir abrité un réacteur nucléaire non déclaré.

Norvège : lancement du processus d’évaluation pour deux projets nucléaires

Les autorités norvégiennes amorcent la première phase réglementaire pour deux projets de réacteurs nucléaires modulaires, marquant une étape stratégique dans l'examen national du rôle potentiel de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique du pays.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.