La France prévoit de consacrer 400 millions d’euros à de nouveaux projets industriels ciblant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ont annoncé les ministères de l’Économie et de l’Industrie. Cette initiative s’inscrit dans le plan d’investissement France 2030, conçu pour renforcer la compétitivité industrielle du pays tout en répondant aux engagements climatiques. Ce soutien financier interviendra sous forme d’appels à projets, malgré un contexte budgétaire contraint.
Le dispositif prévoit l’attribution de subventions aux industriels désireux de moderniser leurs systèmes de production, notamment en remplaçant les chaufferies fonctionnant au gaz par des installations utilisant la biomasse, d’origine végétale ou animale. Les projets pourront concerner des usages tels que le séchage du plâtre, courant dans certains procédés manufacturiers. Le gouvernement entend ainsi faciliter des transitions techniques sur les chaînes de production, tout en maintenant l’activité industrielle.
Des financements adaptés aux tailles d’entreprises
Les appels à projets couvriront également des besoins d’infrastructures pour les grandes zones industrielles, notamment à Dunkerque, avec un accent mis sur la mutualisation des efforts de décarbonation. Des études préalables seront financées afin de coordonner les stratégies collectives, comme le développement de réseaux de chaleur interentreprises. Cette approche vise à maximiser l’efficacité énergétique à l’échelle territoriale.
Le gouvernement prévoit aussi une enveloppe dédiée aux petites entreprises, pour favoriser des transformations techniques rapides. Les exemples incluent la pose de canalisations pour le raccordement à un réseau de chaleur existant, financée via des subventions ou des avances remboursables. Les lauréats devront communiquer les résultats obtenus, permettant un suivi précis des gains environnementaux obtenus grâce aux fonds publics.
Objectifs industriels et contraintes budgétaires
Lancé en 2021, le plan France 2030 mobilise 54 milliards d’euros sur cinq ans pour soutenir les technologies innovantes et renforcer les secteurs industriels stratégiques. L’initiative répond à la volonté de combler le retard industriel de la France, tout en accompagnant les évolutions nécessaires à la compétitivité sur le long terme. Le ministère de l’Économie a réaffirmé que la rigueur budgétaire reste une priorité, sans pour autant reléguer les impératifs climatiques.
Les dernières données disponibles font état d’une baisse de 1,8 % des émissions industrielles en 2024, après une année 2023 plus dynamique en matière de décarbonation. Si le secteur énergétique a enregistré des progrès significatifs, l’industrie lourde continue de rencontrer des obstacles structurels dans l’adaptation de ses infrastructures. Le ministère de l’Économie, par la voix d’Éric Lombard, a souligné que la pression des marchés mondiaux ne doit pas freiner les efforts de transformation à long terme.